"Bienvenue chez les ch'tis" de Dany Boon a 10 ans : cinq choses que le film a changé dans la région

Le succès du film de Dany Boon, film français le plus vu de l'histoire, a eu des conséquences parfois inattendues...

Le film "Bienvenue chez les Ch'tis" fête mardi 20 février ses dix ans. On était déjà loin d'imaginer son succès à l'époque (20,5 millions d'entrées !), et encore plus les retombées que le film aurait sur la région et son image.


Le tourisme à Bergues

S'il y a bien une ville qui a profité d'un effet "Bienvenue chez les Ch'tis", c'est Bergues, où se déroule l'intrigue. 

La ville a attiré de nombreux touristes et continue à être visitée dix ans après la sortie, même si le pic d'affluence est déjà loin : selon la maire Sophie Brachet interrogée sur Grandlille.tv, cette affluence se chiffre si l'on se fie aux montées sur le beffroi.

Avant la sortie de "Bienvenue chez les Ch'tis", on comptait 2 000 visiteurs par an. Le chiffre a explosé après sa sortie pour atteindre 35 000 visiteurs pendant quelques années, avant de descendre plus récemment à entre 10 000 et 15 000 montées annuelles.

Pour s'adapter à cette notoriété, la ville compte d'ailleurs réaménager le carillon.
 

La vente de maroilles


Autre augmentation, celle de la vente de maroilles, qui fait vivre près de 2 000 personnes dans la région.

"Au niveau de la production, ça a bien augmenté" confie Élodie Herninelle, technicienne du Syndicat du maroilles, même si "ça s'est fait sur deux ou trois ans." "On en bénéficie encore aujourd'huiajoute-t-elle.

Même avis du côté de Claude Leduc, de la fromagerie Leduc, qui emploie 35 personnes et produit 450 tonnes de maroilles par an. Le fromager confirme lui aussi une hausse des ventes : "Le pic était de 25% après le film, mais c'est retombé depuis à 8% à 10%. Il en est resté quelque chose.​" 


Le succès de la friterie Momo


Certaines stars du film ont acquis une notoriété... plutôt inattendue. C'est le cas de "Chez Momo", la baraque à frite créée pour les besoins du film. Son propriétaire Jean-Paul Dambrine, gérant des friteries Sensas, a été appelé partout en France à bord de sa baraque à frites, et à l'en croire, la célébrité n'a pas faibli.

"Ça fait toujours de l'effet, ils sont contents de revoir Momo !" s'amuse le patron baséà Grenay, qui entretient "Chez Momo" "avec le plus grand respect ! On la bichonne !"

La baraque à frites est appelée "une à deux fois par semaine" ​pour des anniversaires et des lendemains de mariage. "Parfois ils en profitent pour revoir le film !"
 
Les demandes viennent de toute la France, même si "j'essaie de me limiter à la région". "Je ne vais quand même pas aller jusqu'à Marseille pour faire cinquante frites !"


La réhabilitation de la Cité des électriciens


Le succès du film a également eu un rôle positif sur la préservation du patrimoine : la Cité des électriciens de Bruay-la-Bruissière, théâtre d'un rêve cauchemardesque et fantasmé du Nord, a lui aussi été beaucoup visité.

Et surtout, ces corons datant de 1856 ont été tant médiatisés qu'ils ont finalement été rénovés fin 2017. La responsable de l'office de tourisme de la ville, Isabelle Mauchin, confiait à L'Imprévu que "la cité a été vue par tous les Français, ça a redonné de l’intérêt pour ce lieu qui était laissé à l’abandon."

Une rénovation saluée par Guy Dubois, ancien président d'une école d'enseignement du patois ch'ti et fervent défenseur du patrimoine nordiste. "Je ne sais pas si c'est dû à la notoriété du film, mais elle a été remise à neuf !"


La promotion de l'identité ch'ti


Le ch'ti, justement, est devenu connu dans toute la France et même au-delà. La culture, peut-être plus que le patois, puisque comme le déplore Guy Dubois, le ch'ti que parlent les acteurs de "Bienvenue chez les Ch'tis" prend quelques libertés avec le ch'ti d'origine.


Mais Guy Dubois le reconnaît : le film "a contribué à la notoriété - non pas du langage ch'ti - mais de sa population."

Il reste un long chemin à parcourir pour réhabiliter le ch'ti, un "patrimoine en danger" qui n'est pas enseigné à l'école ni affiché sur les panneaux, comme peuvent l'être le basque ou le breton. Pourtant, on a essayé de faire parler quelques personnalités - de la région ou non - en ch'ti. Pour le résultat, on vous laisse juger.

©france 3 Hauts-de-France

 

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