C'est le paradoxe Bollaert. Un stade fervent au public unique. Mais une équipe qui a parfois du mal à y gagner. La défaite à Auxerre en ouverture du championnat oblige les Lensois à commencer dès ce vendredi soir !
19 matchs : 9 victoires, 6 nuls et 4 défaites. C'est le bilan à domicile du RC Lens la saison dernière. A comparer aux 14 victoires de Strasbourg (le champion) par exemple. C'est une réalité : la marge de progression des Lensois, dans l'optique d'une montée en Ligue 1, est donc sans doute en partie à Bollaert. La saison dernière, Le RC Lens était la 3ème équipe à l'extérieur, la 5ème à domicile. En tout, 24 points ont été perdus à Bollaert.
Bollaert, N°1
A Lens, jouer à domicile n'est donc pas forcément un avantage. Paradoxe quand on sait que le public sang et or reste la référence en France. Les supporters continuent à y répondre présents. 28 996 de moyenne encore la saison dernière. Soit de loin la meilleure affluence de Ligue 2 (devant Strasbourg : 17000 seulement). 38 000 spectateurs pour Lens-Strasbourg lors de la 36ème journée : le record de la saison. Cette saison, 14 700 personnes ont pris un abonnement et on annonce, en plein mois d'août plus de 20 000 personnes pour la réception de Nîmes.
Oklm, on s'est placés dans l'obligation de l'emporter vendredi. Finalement rien de tel pour jauger l'opération "Make Bollaert great again".
— Bouabid Bedaine (@BouabidBedaine) 1 août 2017
La quantité est là mais aussi la qualité : le kop, les chants, les couleurs, la ferveur... Le RC Lens est et reste une référence française. « Plus ça avance, plus la ferveur monte en moi. Les supporters, les Corons, c’est magique. J’ai hâte de retrouver ça", disait par exemple cette semaine Pierrick Valdivia, ancien joueur lensois et désormais à Nîmes, adversaire du jour.
Un public qui met trop la pression ? Un public qui transcende aussi les adversaires ? Un public qui paralyse ou impressionne les joueurs ? Quelle explication donner à ce décalage entre l'ambiance et les résultats ? Un premier élément de réponse : le problème n'est pas nouveau : "La saison où Lens est remonté, le parcours à domicile n’avait pas été facile", rappelait en novembre 2016 Alain Casanova, l'entraîneur lensois.
Un joueur professionnel doit être préparé à jouer devant une telle ferveur.
Cette année, à l'aube de démarrer la saison à Bollaert, il préfère esquiver un peu, minimiser la question : "Il faut laisser tout ça de côté, dit-il dans La Voix du Nord. Après tout, l'an passé, même les meilleurs ont lâché des points chez eux. On ne veut pas avoir une vision domicile-extérieur mais plutôt une vision globale". Et il précise : « Un joueur professionnel doit être préparé à jouer devant une telle ferveur. Qu’y-a-t-il de mieux que de jouer devant un public pareil ? En Ligue 2 et même en Ligue 1, il y a des stades avec peu d’affluence et d’ambiance. A Bollaert-Delelis, il y a l’un des plus beaux, si ce n’est le plus beau public qui puisse exister en France. » Un discours un peu convenu ou de communication positive...
En novembre dernier, l'entraîneur lensois était plus direct. Il commentait ainsi les résultats à domicile de son équipe :« A domicile, notre tableau de marche et nos résultats ne sont pas à la hauteur d’une équipe qui a des ambitions comme la nôtre. On ne peut pas se contenter de faire quelques bons résultats à l’extérieur et, malheureusement, à domicile, de lâcher plus de 50% des points. (...) Je préférerais qu’on gagne nos matchs à Bollaert car c’est important de pouvoir communier avec ce merveilleux public. Je pensais qu’on allait faire carton plein à Bollaert. On a un public qui est là, qui nous pousse, un beau stade, une belle pelouse mais ça ne nous a pas souri. »
Y'a pas a tortiller du cul, cette année Bollaert ça doit être imprenable une bonne fois pour toute ! #TeamLens #RCLNO
— Mathieu_Empis (@MathieuEmpis) 4 août 2017
Alors, Bollaert, citadelle imprenable cette saison ? L'enjeu est de taille pour des Lensois aux objectifs élevés. Et ça commence ce vendredi soir face à Nîmes.