Une journée calme, assez joyeuse, presque normale. Il flottait un air trés singulier ce samedi à Lille. La braderie annulée est dans tous les esprits mais pour combler ce grand vide certains nordistes ont réussi à oublier la tristesse de l'annulation.
Rue de la Barre dans le Vieux-Lille. Sous le porche d'un immeuble, on "contourne" l'interdiction de brader. Pour les petites associations, la braderie c'est un moyen de récolter un peu d'argent pour l'année à venir. Alors, ici, on brade. "On n'a simplement pas le droit aux objets sur le trottoir. La police a vérifié qu'on était bien dans les règles", raconte Damien Basselet, trésorier de l'association « Repas des démunis ».
Une braderie presque secrète donc. Cette année, il faut chercher les rares endroits dans le ville où on peut chiner. Il faut aller un peu plus loin, derrière les murs. Exemple : dans le jardin de la compagnie du Tire-laine, rue de Thumesnil. Une fête version miniature. A l'abri des regards, on boit et on danse. On vend et on achète. "On est bien présent malgré tous ces interdits, affirme un vendeur de cette mini-Braderie... Parce que c'est quand même une catastrophe pour les petits marchands, les gens des quartiers."
Esprit es-tu là ?
Eglise du Sacré-Coeur, rue Solférino. D'un côté la messe de l'après-midi, le temps de la prière. De l'autre, la braderie. Le temps des affaires à l'intérieur de l'église et dans le jardin du presbythère, moules-frites pour tout le monde. "Chaque année, on fait la Braderie pour pouvoir financer les services que l'on rend aux personnes de la rue. Donc, on avait à coeur de continuer cette oeuvre-là", explique simplement le Père Bertrand Goret, prêtre de la paroisse du Sacré Cœur.La plus grande braderie d'Europe n'a pas eu lieu. L'esprit de la braderie lui n'a pas disparu.