Brexit : le Préfet s'inquiète des conséquences d'un "no deal" pour le Nord et le Pas-de-Calais

Le préfet des Hauts-de-France, Michel Lalande, s'inquiète des conséquences d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord. 

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Le Brexit inquiète la préfecture. Dans une note d'une vingtaine de pages, que s'est procuré le journal Le Monde, le préfet des Hauts-de-France Michel Lalande avertit le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb des conséquences d'une "sortie sèche" du Royaume-Uni de l'Union européenne. 

Alors que les négociations sont, de l'aveu même de la Première ministre britannique, "dans une impasse", la perspective d'un "no deal" (un sortie de l'Union sans accord) se fait de plus en plus menaçante. Si c'est le cas, le Royaume-Uni quitterait, dès le 30 mars prochain, l'Union européenne, et donc son marché unique et son union douanière.
 


La gestion de l'ordre public sera durablement affectée


Pour Michel Lalande, "la gestion de l’ordre public sera(it) durablement affectée." Concrètement, d'énormes files d'attente pourraient se créer aux postes de douane, puisqu'un visa serait nécessaire pour se rendre d'un côté ou de l'autre de la Manche. "La durée moyenne de contrôle sera doublée, avec une répercussion sur la fluidité des points de passage frontière,"  pour les 32 millions de personnes et les 4,2 millions de poids de lourds qui traversent la Manche chaque année, avertit le préfet.

 

 
Certes, des contrôles ont déjà lieu à la frontière, puisque le Royaume-Uni ne fait pas partie de l'espace Schengen. Mais aujourd'hui, une simple carte d'identité européenne suffit pour traverser la Manche.
 

Renforcer les effectifs de police et les contrôles des biens


Pour Michel Lalande, une telle situation nécessiterait de mobiliser 250 agents de police supplémentaire aux frontières à Calais, à Dunkerque, à Coquelles et à la gare Lille-Europe. Et c'est sans parler du contrôles des marchandises. Sans accord de libre-échange, les produits britanniques, notamment pour tout ce qui concerne l'alimentation, arrivant en France devront faire l'objet de "contrôles sanitaires et phytosanitaires" pour vérifier qu'ils répondent bien aux normes européennes.

 


Pour le moment, les ports frontaliers ne disposent pas des infrastructures nécessaires. Les construire prendrait du temps, et "195 agents" devraient être mobilisés pour vérifier les 970 000 lots à contrôler chaque année. 


 
Pourquoi aucun accord n'a encore été trouvé entre le Royaume-uni et l'Union européenne ?
Si Michel Lalande s'inquiète, c'est parce qu'après deux ans de négociations, le Royaume-Uni et l'Union européenne ne se sont toujours pas mis d'accord sur les modalités du Brexit.
 
  • La frontière irlandaise bloque les négociations
Pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, la Première ministre britannique Theresa May envisageait, avec son plan Chequers, le maintien des marchandises dans le marché unique, mais pas des services. Les Européens ont refusé au nom du principe d'intégrité du marché unique, d'autant qu'une telle situation créerait un avantage compétitif au Royaume-Uni.

En décembre dernier, un accord dit "de filet de sécurité" avait été trouvé : l'Irlande du Nord resterait alignée aux normes européennes, ce qui réglerait le problème d'une frontière. Mais les Britanniques refusent cette solution qui reviendrait à couper le Royaume-Uni en deux. 
 
  • Le calendrier des six prochains mois
Les Européens s'étaient fixés jusqu'à la mi-novembre pour trouver un accord de sortie du Royaume-Uni. A un mois et demi de l'échéance, ce n'est toujours pas le cas, et les plus pessimistes envisagent déjà de reporter jusqu'en décembre pour les négociations finales. Si rien n'est trouvé, le Royaume-Uni sortira brutalement de l'Union européenne le 30 mars prochain.
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