Le Britannique qui a terminé le tunnel sous la Manche est devenu pro-Brexit

Bientôt vingt-cinq ans après l’inauguration du tunnel sous la Manche, Graham Fagg, l’ouvrier qui a percé les derniers morceaux de roche côté britannique, est devenu un partisan du Brexit. Il veut cependant maintenir des liens étroits entre le Royaume-Uni et l’Europe.
 

Il était entré dans l’histoire le 1er décembre 1990. Graham Fagg, l’ouvrier britannique qui a percé les derniers morceaux de roche pour relier l'Angleterre et l'Europe, est aujourd’hui partisan du Brexit. Le tunnel fête ses 25 ans ce lundi.

« J’ai travaillé sur le tunnel sous la Manche et j’en ai fait la percée mais en fait j’ai voté pour le Brexit », a déclaré à l’AFP le retraité âgé de 70 ans, qui ne « voit pas cela comme incompatible ». Le retraité avait rejoint son homologue français Philippe Cozette, le deuxième visage de la jonction effectuée à 100 mètres de profondeur sous le niveau de la mer.
 

 

« Nous avons voté pour un accord commercial »


D’abord pro-européen, Graham Fagg avait soutenu l’adhésion à la Communauté économique européenne, ancêtre de l’UE, en 1975. Mais l’ouvrier s’opposait à l’idée d’une union politique. « Nous avons voté pour un accord commercial. Personne ne m’a jamais dit : ‘‘ nous allons en faire une Europe fédérale. Nous allons fixer toutes les règles et vous devrez les respecter ’’ », explique l’ancien ouvrier.

Graham Fagg habite à Douvres, dans le sud-est de l’Angleterre. 62% des électeurs de cette ville reliée à Calais par une ligne de ferry, ont voté en faveur du Brexit en juin 2016.
 

Mais l’ancien ouvrier veut maintenir des liens étroits entre son pays et le continent européen, notamment la France. Il a gardé contact avec Philippe Cozette, l’ouvrier français qui a percé les derniers morceaux du tunnel côté tricolore. Les deux hommes se sont revus à plusieurs occasions.

« Les liens entre la côte française et la côte anglaise ont toujours existé, je ne pense pas que ça va éloigner les Anglais et les Français », veut croire Philippe Cozette.
 
 

Tiré au sort pour finir la percée


Les deux hommes s’étaient serrés la main après leur dernier coup de pioche sous les applaudissements. Graham Fagg s’avoue encore impressionné par l’abondance des victuailles et des boissons prévues côté français. « Ils avaient du champagne, du vin, de la nourriture. De notre côté, nous n'avions que du thé, du café et de l'eau - peut-être un sandwich si vous aviez de la chance ! », se souvient le Britannique.

Il a consacré cinq ans à la construction du tunnel, entre 1986 et 1991, puis quinze ans à sa maintenance, à partir du début des années 2000, pour le groupe Eurotunnel.
 

Son nom avait été tiré au sort pour finir la percée du tunnel alors qu’il a prévu un congé. En tout, plus de 12 000 personnes ont été mobilisées pour construire le tunnel sous-marin de 38 kilomètres. Dix travailleurs sont décédés durant le chantier. Inauguré par la reine Elizabeth II et le président de la République, François Mitterrand, le 6 mai 1994, le tunnel sous la Manche est devenu un symbole des relations privilégiées entre le Royaume-Uni et l’Europe.

Près de 430 millions de voyageurs et 86 millions de véhicules ont emprunté le tunnel depuis son ouverture. Le retraité a visité l’endroit où la construction du tunnel a commencé. « Cette poignée de main a été un moment historique. Tout le projet a été un moment historique », a conclu Graham Fagg.
 
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