Quelque 45 000 personnes selon la police, 70 000 selon les syndicats, manifestaient jeudi à la mi-journée à Bruxelles pour protester contre les mesures d'économie du gouvernement belge, dirigé par le libéral francophone Charles Michel.
Il s'agit de la quatrième manifestation nationale inter-professionnelle depuis l'arrivée au pouvoir, il y a deux ans, de la coalition de quatre partis de droite - trois néerlandophones (dont le parti nationaliste flamand N-VA) et un francophone, la formation libérale Mouvement réformateur (MR) du Premier ministre Charles Michel.
Les syndicats FGTB de tendance socialiste, CSC (chrétiens) et CGSLB (de tendance libérale) dressent un bilan particulièrement négatif : "Factures plus élevées, protection sociale réduite, travailler plus et plus longtemps pour moins et de manière toujours plus flexible. Distribution de cadeaux aux grosses fortunes et aux entreprises".
Particulièrement dans le collimateur des syndicats parmi ces réformes d'inspiration libérale : la législation sur le travail. La dernière grande manifestation nationale le 24 mai dernier avait rassemblé environ 60 000 protestataires. Elle avait été perturbée en fin d'après-midi par des casseurs.
"Gouvernement anti-social"
Parti peu avant midi du secteur du Jardin botanique, en centre-ville, le cortège devait rallier celui de la grande gare du Midi, dans le sud-ouest de la capitale. Les services de transport en commun étaient très perturbés jeudi dans la capitale belge en raison de la participation des personnels à la manifestation.
"Ce gouvernement est le plus anti-social de ces 30 dernières années", a dénoncé le président de la FGTB, Rudy De Leeuw, lors d'une prise de parole au départ de la manifestation.
Dès son arrivée au pouvoir, en octobre 2014, le gouvernement Michel avait hérissé les partenaires sociaux avec des mesures comme le gel temporaire des salaires ou le report de 65 à 67 de l'âge de la retraite à l'horizon 2030, contre lesquelles les syndicats ont organisé une série d'actions et de manifestations. En revanche, le mot d'ordre de grève générale prévue le 7 octobre a été levé.
La Belgique, où règne depuis des décennies une tradition de compromis entre les représentants du patronat et des salariés, connaît un durcissement du dialogue social depuis l'entrée en fonction de la coalition dirigée par M. Michel.