Calais : au fil des heures, les migrants volontaires pour partir sont de moins en moins nombreux

Les migrants de la "Jungle" de Calais candidats au départ vers des centres d'accueil répartis en France étaient nettement moins nombreux mardi, au deuxième jour de la vaste opération d'évacuation du plus grand bidonville de France.

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Près de 2000 sont partis lundi. Volontairement. Sans contrainte. Ce mardi, les migrants prêts à prendre le bus sont beaucoup moins nombreux. 45 cars de migrants doivent quitter Calais. Un premier bus est parti peu après 9h avec à son bord des migrants souriants, agitant la main. "Nous avons toujours beaucoup de monde et c'est une bonne chose", a commenté à ce moment-là la préfète. "Les gens viennent volontairement".

Mais dès 10h, la file d'attente devant le hangar d'orientation, passage obligé avant le départ, s'est tarie. En fin de matinée, il n'y avait plus de file d'attente pour les adultes au centre de transit. Ils continuent toutefois de se présenter mais en nombre réduit, par groupes de cinq ou six le plus souvent. Ce
sont surtout des Afghans, alors qu'en début de matinée, il y avait eu plusieurs centaines de Soudanais.

"Le planning des départs est parfaitement respecté"

En outre, l'écoulement de la file des mineurs, où se massaient plusieurs centaines d'entre eux, se faisait extrêmement lentement, en raison du temps nécessaire à la vérification du statut de minorité au point de contrôle à l'intérieur du centre de transit. "Revenez demain, c'est fini pour aujourd'hui", leur a lancé, en anglais, un membre de l'association La vie active. 
Christian Salomé de L'Auberge des Migrants, critique les condi...

Christian Salomé de L'Auberge des Migrants, critique les conditions du démantèlement de la Jungle de Calais

Publié par Jungle News sur mardi 25 octobre 2016

Mardi à 11H30, quelque 596 migrants avaient quitté Calais à bord de 14 bus, selon une source préfectorale. Les autorités ont pourtant annoncé
dès vendredi 45 départs de cars dans la journée de mardi. "Le planning des départs est parfaitement respecté. Nous sommes en capacité" de faire partir ces 45 cars, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.


Quarante autres bus sont encore prévus pour mercredi. Le planning pour les jours suivants n'a pas été communiqué à la presse. Lundi, au premier jour de ce gigantesque transfert, plus de 1.900 migrants, essentiellement Soudanais, étaient montés dans 45 bus, contre 60 initialement annoncés, à destinations
de centres d'accueil et d'orientation (CAO) où ils pourront constituer leur dossier de demande d'asile. En outre, 400 mineurs avaient été dirigés vers le Centre d'accueil provisoire (CAP), une structure en dur située sur le campement, dans l'attente de l'instruction de leur dossier.

Irréductibles ?

Les associations estiment que 2 000 personnes "ne veulent pas partir" et poursuivent leur rêve d'Angleterre. Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants se dit "inquiet pour la fin de la semaine, quand il ne restera que les gens qui ne veulent pas partir et qui veulent persister à rejoindre l'Angleterre". Que va-t-il se passer pour ceux qui seront des "irréductibles" ? La Préfecture du Pas-de-Calais, qui ne veut être aussi pessimiste que les associations, ne s'est, jusqu'ici pas trop étendu sur le sujet que l'on sent très sensible.

Des mini-jungles ?

En fait, les migrants qui refuseraient de partir s'exposent à une interpellation (mais seulement au terme de l'évacuation) et à un placement en centre de rétention administrative. Selon les autorités, il n'y aura "pas de contrainte sur les migrants" pour les obliger à monter dans les cars, mais ceux qui refuseraient de quitter le site s'exposeront "en dernier recours" à ce placement en centre de rétention, souvent l'antichambre d'une expulsion. Les associations craignent une "chasse à l'homme". 

"Ils vont se réfugier dans des maisons abandonnées, dans des usines en ruine, dans des bois, d'où le mot "jungle", ça veut dire "bois" en pachto (langue parlée en Afghanisan, ndlr)", affirme Christian Salomé. "Quand on détruit un camp, d'autres se reconstituent après quelques jours ou quelques semaines. Nous, on s'y prépare", affirme sur Franceinfo François Guennoc, porte-parole de l'Auberge des migrants. Des tentes, des couvertures de survie ont été préparées par l'association pour aider ceux qui ne voudront pas prendre les bus.

De 6.400 à 8.100 hommes, femmes et enfants venus pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou d'Erythrée vivaient jusqu'alors dans ce campement, devenu depuis des années le lieu de rassemblement des migrants déterminés à gagner l'Angleterre, de l'autre côté de la Manche.

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