La manifestation "anti-migrants" interdite par la maire de Calais Natacha Bouchart, a bien eu lieu à 14 heures. Entre 300 et un millier de manifestants y ont participé.
##fr3r_https_disabled##En dépit de l'interdiction municipale, ( et non préfectorale) le collectif "les Calaisiens en colère" a manifesté dans Calais, pour faire entendre son hostilité à l'égard des migrants. Ils sont partis de la zone portuaire pour rejoindre la plage. Entre 300 et un millier de personnes a ainsi défilé. Pas de violences particulières n'ont été signalées, même si les propos envers Natacha Bouchart ou les médias étaient virulents.
Les manifestants ont ainsi marché derrière des banderoles "Stop à l'immigration clandestine", ou "Calais en détresse". Certains portaient masque blanc avec une larme rouge, symbole, apparemment du collectif. Sur leur page Facebook, les organisateurs expliquent leur action ainsi :"Nous nous battons depuis plusieurs mois pour vous montrer la triste réalité de notre quotidien , pour dénoncer les injustices flagrantes que nous subissons mais aussi pour soutenir les personnes qui sont dans la détresse et croyez nous , il y'en a bien plus qu'on ne le croit ".
"Nous sommes abandonnés par l'Etat"
"Cela fait chaud au coeur de voir autant de monde réunit, des gens qui souffrent de cette situation (...) alors que nous sommes abandonnés par l'Etat", a indiqué à un correspondant de l'AFP l'une des représentantes de ce collectif, qui se veut "a-politique", Sarah Guerlach. "Notre action est a-politique, nous ne sommes que des habitants de Calais. On veut récupérer les clefs de la ville des Six Bourgeois", a-t-elle estimé, faisant référence à la célèbre statue d'Auguste Rodin présente dans la ville.
La veille, la sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, avait pourtant annoncé avoir pris un arrêté d'interdiction "afin d'éviter des problèmes qui pourraient s'avérer graves", s'était justifiée l'élue dans un communiqué. "300 personnes présentes pour une ville de 75.000 habitants et 3.000 migrants, cela reste une jauge commune", a pour sa part tenu à relativiser la préfecture, qui de son côté n'avait pas interdit la manifestation. "La mairie adopte une posture politique mais elle n'a pas les moyens d'interdire une manifestation", a tenu à souligner la préfecture qui n'avait pas jugé que celle-ci amenait un "risque à l'ordre public".
Le 11 septembre, Mme Bouchart avait lancé un "appel au calme" face à une situation qu'elle considère comme "incontrôlable". Elle avait dénoncé tant les manifestations à répétition des migrants devant l'hôtel de ville que celle des "Calaisiens en colère" prévue le surlendemain, qu'elle n'avait pas interdite mais qui avait fini par être annulée par ses organisateurs en raison de menaces reçues.
Cette manifestation intervient au lendemain d'une intrusion concertée d'une centaine de migrants qui avaient réussi à parcourir 15 km dans le tunnel sous la Manche avant d'être repris. Les 23 migrants qui avaient été interpelés avant d'être mis en garde à vue ont finalement tous été remis en liberté samedi soir sans poursuite, a indiqué à l'AFP le parquet de Boulogne-sur-mer.
Environ 3.500 migrants vivent dans un camp situé à l'est de Calais.