Le nombre de personnes présentes sur la "Jungle" de Calais, le bidonville où des migrants se sont installés dans l'espoir de passer en Grande-Bretagne, a baissé à 4.500 environ, contre 6.000 il y a quelques semaines.
"Ils étaient 4 500 ces derniers jours", a-t-on indiqué de même source, en rappelant que, même s'il est difficile d'avoir un comptage extrêmement précis, le campement comptait encore "autour de 6 000" personnes il y a deux semaines. Cette baisse s'explique notamment par le départ de migrants ayant renoncé à leur projet migratoire vers des centres de mise à l'abri, ailleurs en France. Environ un millier ont quitté le bidonville en car, et d'autres départs devraient avoir lieu cette semaine.
En visite jeudi à Vitry-le-François (Marne) où une vingtaine de Soudanais venus de Calais sont logés, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait estimé que "la véritable solution humanitaire pour la +jungle+ de Calais" consistait à répartir dans les régions de "petits groupes de réfugiés" pour leur garantir "une prise en charge efficace". Mais les associations d'aide aux étrangers dénoncent en parallèle une nette hausse des placements en Centres de rétention administrative (CRA) de migrants en provenance de Calais, avec selon un comptage de la Cimade près de 700 personnes déplacées vers sept CRA à travers la France à la fin de la semaine dernière.
Aucun passage en Angleterre depuis le 25 octobre
Pour faire face au brusque doublement de la taille du campement, passé à 6 000 personnes en quelques semaines, le ministre de l'Intérieur avait annoncé le 21 octobre un quasi-doublement des forces de l'ordre (CRS et gendarmes) à Calais, volet sécuritaire d'un plan prévoyant aussi, du côté humanitaire, la création de places supplémentaires d'hébergement pour femmes et enfants. M. Cazeneuve s'était félicité fin octobre de l'étanchéité de la frontière permise par ces mesures sécuritaires, aboutissant à ce qu'aucun migrant n'ait réussi à franchir la frontière depuis le 25 octobre, un bilan qui restait d'actualité lundi, a-t-on précisé place Beauvau.Le 2 novembre, la justice a ordonné à l'Etat de réaliser divers aménagements sanitaires au sein de la "Jungle" de Calais, notamment la création de points d'eau et de latrines supplémentaires, accédant ainsi à une partie des demandes des ONG (Médecins du monde et le Secours catholique) qui avaient saisi le tribunal administratif de Lille en urgence.