La préfecture du Pas-de-Calais se dirigeait mercredi vers une interdiction d'un rassemblement d'anciens militaires prévue samedi en soutien au général Piquemal, interpellé lors d'une manifestation interdite organisée par le mouvement islamophobe Pegida le 6 février.
"Un processus d'interdiction de ce rassemblement est en cours puisque des éléments tangibles démontrent qu'il présente le risque de générer des affrontements entre la mouvance ultra-droite et la mouvance ultra-gauche à Calais", a affirmé la préfecture.
Elle rappelle que, malgré l'interdiction de la précédente manifestation du 6 février, "des troubles à l'ordre public avaient été enregistrés, nécessitant l'intervention des forces de police à plusieurs reprises".
Selon l'un des organisateurs, un Calaisien d'origine dénommé Willy Destierdt, cette manifestation doit être "un rassemblement citoyen, formé d'anciens militaires en Opex (Opérations extérieures, NDLR), de France et de l'international". "Nous voulons faire quelque chose de propre. Pas d'appel à la haine, pas d'appel à l'émeute", a déclaré M. Destierdt dans un entretien au quotidien Nord Littoral.
Refus de la mairie
Ce rassemblement où "une centaine de personnes est attendue" vise à "soutenir le général Piquemal" et à "montrer aux Calaisiens qu'ils ne sont pas abandonnés face à la situation à Calais", une allusion à la présence d'un camp de 4.000 migrants en bordure de la cité portuaire, selon les organisateurs.Ils ont demandé l'accord de la mairie de Calais pour organiser ce rassemblement dans l'enceinte du "Stade du Souvenir", samedi à 14H00, ce qui leur a été refusé. "Considérant la programmation sportive du dit stade pour le week-end du 20 et 21 février (...) il m'est impossible de réserver une suite favorable à votre demande. Ainsi, ce rassemblement ne pourra pas avoir lieu", a indiqué la maire Natacha Bouchart, dans une lettre adressée à M. Destierdt.
Le 6 février, lors d'une manifestation hostile aux migrants organisée par le mouvement islamophobe Pegida à Calais -qui avait était interdite par la préfecture- une vingtaine de personnes avaient été interpellées. Parmi elles, le général Christian Piquemal, 75 ans, poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation". Son procès doit avoir lieu le 12 mai au tribunal de Boulogne-sur-Mer.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé le 3 février l'interdiction de toutes les manifestations susceptibles de provoquer "des troubles à l'ordre public" à Calais.