Capelle-la-Grande est la première ville de France à se chauffer à l'hydrogène

Transformer l'électricité produite par des éoliennes ou des panneaux solaires en hydrogène pour l'injecter dans le réseau de gaz naturel, c'est l'expérience menée à Capelle-la-Grande, dans la banlieue de Dunkerque. Une réponse au stockage des productions d'énergie intermittentes. 

C'est un première en France : les habitants de Capelle-la-Grande près de Dunkerque peuvent désormais cuisinier et se chauffer à l'hydrogène, du moins en partie.

Coordonné par Engie, le projet GRHYD (Gestion des Réseaux par l’injection d’Hydrogène pour Décarboner les énergies) consiste en effet à transformer l'électricité produite par des éoliennes ou des panneaux solaires en hydrogène, pour ensuite l'injecter dans le réseau de gaz naturel. le système a été inauguré en grande pompe lundi 11 juin.

Une solution au stockage des énergies renouvelables


"Quand il y a du vent ou beaucoup de soleil, il se peut qu’il y ait beaucoup trop d’électricité par rapport à la demande",  détaille Bernard Blez, directeur du ENGIE Lab CRIGEN. "Cette électricité excédentaire qui est complètement renouvelable, ce serait dommage de la gaspiller et de ne pas l’utiliser. Donc on la convertit en hydrogène qu’on injecte dans les réseaux et elle se retrouve consommée avec le reste du gaz naturel dans le réseau."


► Reportage de Loïc Beunaiche, Philippe Rousselle et Rémi Pohier 

C'est une révolution, et pourtant, elle est totalement imperceptible pour les habitants. "Cette énergie est transportée via le réseau de gaz. Il va alimenter les chaudières, les cuisinières des habitants. Grâce à ce projet, on va montrer que la transition écologique va arriver jusqu’aux habitants mais aussi aux transports en commun avec une énergie propre", se réjouit Fabrice Boissier, directeur général délégué de l'ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie.

Cette énergie décarbonnée pourrait ainsi progressivement remplacer les énergies fossiles et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% souhaitée par la France d'ici 2020.


Grande capacité de compression de l'hydrogène


Parmi ses atouts : la capacité de stocker une production variable d'électricité dans un petit volume : un mètre cube d'hydrogène tient dans un volume d'un litre de métal. Au contraire du stockage en batteries de grande capacité qui sont encore en développement, la transformation de l'électricité en gaz est techniquement maîtrisée.

L'Ademe, GRDF et GRTgaz ont même montré dans une étude que la France pourrait être autonome en 2050 grâce au biogaz, à l'apport de l'hydrogène et à la méthanisation.


L'hydrogène, l'avenir du renouvelable en Europe ?


Le gouvernement a lancé début juin un plan hydrogène doté de 100 millions d'€. Il pourrait s'inspirer de Cappelle-la-Grande, précurseur dans le domaine, si l'expérience s'avère positive. Et à son tour inspirer nos voisins : l'Union européenne s'est engagée à dépasser les 30 % de production d'énergie à partir de sources renouvelables en 2030, pour atteindre les 100 % en 2050.
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