Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a confirmé mercredi que le gouvernement avait puisé dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers et a précisé que l'équivalent de trois jours de stocks sur 115 disponibles avaient été utilisés jusqu'à présent.
Ces ponctions "permettaient de répondre plus rapidement aux objectifs de livraison de telle ou telle région parce que ces stocks sont disséminés sur l'ensemble du territoire et quand nous avons été confrontés à des dépôts qui ont été bloqués (...) nous avons utilisé ces stocks d'une manière qui reste relativement marginale", a-t-il déclaré à la sortie du conseil des ministres.
Le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Francis Duseux, avait indiqué plus tôt dans la matinée que la France, face aux problèmes d'approvisionnement en carburant, avait commencé "depuis deux jours" à ponctionner ses réserves. "Notre problème principal à ce jour est de pouvoir continuer à envoyer un maximum de camions pour livrer les stations-service puisque la consommation hier et avant-hier est à peu près l'équivalent de trois fois la consommation habituelle", a relevé M. Vidalies.
11 dépôts "libérés"
Ce "problème de logistique" explique notamment selon lui qu'un "peu plus de 40% des stations sont en difficulté" dans la région parisienne. Une proportion stable par rapport à mardi, tandis que la situation s'est améliorée dans deux autres régions clés, a indiqué un porte-parole du secrétariat d'Etat aux Transports à l'AFP.Dans l'Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire), le nombre de stations-service fermées ou en difficulté avait diminué de 40% mercredi matin par rapport à la veille, et de 52% par rapport au moment le plus critique lundi, a-t-il précisé sans donner leur nombre exact. Dans le Nord, il a reculé de 27% en 24 heures. 300 camions-citernes étaient sortis mardis des dépôts de carburant dunkerquois, ils devraient être 400 aujourd'hui. "Il y a une vraie amélioration depuis hier. Les acheminements massifs (de carburants) commencent à porter leurs fruits", a relevé le porte-parole.
Selon Pierre Auclair, cofondateur de l'application mobile "Essence comparateur carburant", 4.026 stations au total sont "peu ou prou en pénurie de carburant". "C'est très compliqué dans l'Ouest, ça se densifie en région parisienne et toute la vallée du Rhône jusqu'au bassin méditerranéen est touchée", a-t-il précisé mercredi.
Le gouvernement a pris des mesures pour tenter de résoudre la situation, débloquant notamment "onze dépôts depuis le début de la crise", a indiqué M. Vidalies. Le secrétaire d'Etat a aussi pris un arrêté autorisant les transporteurs d'hydrocarbures à déroger aux règles en matière de temps de conduite et de repos afin de faciliter l'approvisionnement des stations en carburants.