La colère contre LREM d'un député du Nord qui veut allonger la durée du congé en cas du deuil infantile

L'Assemblée Nationale a rejeté in-extremis, une proposition de loi du groupe UDI qui visait à faire passer le congé, en cas de décés d'un enfant mineur, ou à charge, de cinq à douze jours. Ce refus a provoqué l'indignation de l'opposition, des Républicains à la France Insoumise. 
 

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Unifier l'opposition parlementaire, des Républicains à la France Insoumise ? Sur le papier, la performance semble relever de la gageure, et pourtant, la majorité présidentielle a réussi cette prouesse en rejetant, à 40 voix contre 38, une proposition de loi d'allonger le congé, en cas de décès d'un enfant, de cinq à douze jours. 
 

Tous debout contre la REM 



L'idée est venue du député du Nord, Guy Bricout (UDI-Agir), rapporteur de ce projet de loi. Selon lui, les cinq jours, actuellement en vigueur, ne sont "pas à la hauteur" pour "reprendre pied suite à la mort d'un enfant". En commission parlementaire, tous les groupes - à l'exception de la République en Marche- ont apporté leur soutien à cette proposition de loi.

Mais pour la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, cette mesure pourrait "peser sur les entreprises". C'est pour cette raison que la majorité a proposé de rendre possible le don de RTT entre collègues. Un argument rejeté, tant sur le fond que sur la forme, par Guy Bricout. "Il n'existe, heureusement, que 4500 cas par an. La somme engagée par l'entreprise (500€ ndlr) est dérisoire". 

 

Le Medef favorable au congé de douze jours 


L'argumentaire de la majorité n'a pas tardé à voler en éclat, le temps d'un tweet de Geoffroy Roux de Bézieux, du président du Medef, la principale organisation patronale, qui a indiqué vendredi qu'il avait demandé un nouveau vote des députés sur la question. Pour Guy Bricout, il s'agit là d'un "démenti cinglant" infligé à la majorité. 
 

Si le rejet de cette proposition de loi n'a pas manqué de faire réagir, c'est surtout la justification de Sereine Maubeurgne, qui porte la voix de La République en Marche, qui a indigné. Selon elle, ce texte revient à "s'acheter de la générosité sur le dos des entreprises". François Ruffin, député de la Somme a dénoncé la "mesquinerie" de l'argumentaire du parti présidentiel. Pour Guy Bricout, cette réponse est d'autant plus surprenante que "Mme Maubeurgne a été, par le passé, infirmière en milieu pédiatrique." Et de reprendre : "J'ai du mal à comprendre ce rejet alors qu'elle [Sereine Maubeurgne] a déjà été confrontée à ce type de drame".  

La secrétaire d'État chargée de d'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, s'est également désolidarisée de son propre parti, en défendant la proposition de loi défendue par Guy Bricout. « Je souhaite que le gouvernement reconsidère sa position, qu'il y ait un nouveau vote, qui soit plus digne. Je crois que la seule réponse entendable c'est de dire à une personne qui vient de perdre son enfant : "Prenez le temps dont vous avez besoin." Le Medef et les syndicats se sont exprimés en faveur de cet allongement », a-t-elle déclaré sur BFMTV. 
 


Volte-face 



Face au tollé provoqué par le vote de la majorité, le Président de la République semble avoir repris la main sur le dossier. Selon une source proche de l'Elysée, "le Président de la République a demandé au gouvernement de se pencher rapidement sur ce problème, et surtout a donné la consigne de faire preuve d'humanité. la majorité avait voté dans un sens qui a ému beaucoup les Français". En d'autres termes, un cinglant désaveux pour le gouvernement et pour la ministre du Travail, Muriel Pénicaut.

Finalement, dans une déclaration à l'AFP, celle-ci a tenu à faire volte-face : "Face au deuil, il faut du soutien psychologique et nous allons le renforcer. Mais il faut aussi un temps de répit. Sur ce sujet, le gouvernement reconnaît une erreur qu'il entend rapidement corriger". Elle s'est engagée "à trouver dans les tout prochains jours les solutions"


 
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