L'accident survenu entre un train et un car de scolaires à Millas jeudi relance le débat sur la sécurisation de ces équipements, dont plus des deux tiers se trouvent sur des voies communales. En Picardie, neuf passages à niveau sont classés "sensibles".
Forte densité du trafic, manque de visibilité, affluence des piétons... Le passage à niveau de la rue Robert Le Coq, dans le centre-ville d'Amiens (Somme), ne cesse d'inquiéter, d'autant plus qu'il est souvent emprunté par les élèves du collège Edouard Lucas situé à proximité. "Il y a besoin de travaux, soutient Dominique, qui habite à proximité, c'est vraiment catastrophique." "C'est très dangereux, renchérit Ludovic, un autre riverain. Ça a été prouvé puisqu'à plusieurs reprises des bus sont restés coincés à cause du temps, de la route qui est mal faite..."
Des bus Ametis se sont retrouvés coincés deux fois l'an dernier après l'abaissement de la barrière. L'agglomération a donc décidé d'interdire le passage à ces véhicules, en attendant des travaux prévus par la SNCF au premier trimestre 2018. "La dénivelation creusée par les véhicules qui passent depuis des années a fait qu'il devenait dangereux pour les bus, explique Alain Gest, président d'Amiens Métropole. Donc nous allons résoudre un problème de voirie."
Travaux et radars
Les routes de France comptent 15 000 passages à niveau dont 1 800 dans les Hauts-de-France. Selon les chiffres de SNCF Réseau, en 2016, 111 collisions s'y sont produites, faisant 31 tués et 15 blessés graves. En Picardie, la Liste Nationale de Sécurisation des Franchissements, un document établi en 2012 pour le Ministère de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement avec la RFF (aujourd'hui SNCF Réseau) estime que neuf de ces installations sont "sensibles".
En parallèle des travaux, la sécurisation de ces tronçons passe depuis 2010 par la mise en place de radars anti-franchissement, qui flashent les conducteurs en cas de passage forcé au feu rouge. Ils ont notamment été installés au Plessis-Belleville, à Chambly ou à Vaumoise (Oise). Des dispositifs destinés à lutter contre les mauvais comportements des automobilistes, responsables d'après la SNCF de 98% des accidents : une étude menée avant l'installation montrait que lors des 80 fermetures quotidiennes des barrières sur ces passages, 60 étaient "forcées" par les véhicules.