C'est une expérience unique dans les Hauts-de-France. Des tables à huîtres installées à Oye-Plage. Il va falloir encore du temps avant de retrouver les mollusques dans votre assiette mais les premiers résulats sont prometteurs. Des étudiants du lycée agricole de Coulogne sont acteurs de ce projet.
Aujourd'hui, c'est jour de prélèvement sur l'estran. Ce groupe d'étudiants en 2ème année de BTS aquaculture au lycée agricole de Coulogne (Pas-de-Calais) surveille depuis 18 mois la croissance de ces huîtres réparties dans un millier de poches sur table. C'est une première sur notre littoral et les résultats sont à la hauteur de l'engagement de tous: "Ces huîtres se nourissent de phytoplancton marin. La caractéristique du site c'est que l'on a une richesse et une diversité de ce phytoplanton qui permettent une bonne croissance de ces huîtres et elles sont magnifiques ! ", jubile Geoffroy Vincent, professeur d'aquaculture.
Belles et bonnes
Aux atouts physiques, s'ajoutent à ces huîtres du nord de la France, des qualités gustatives : "C'est une peu comme le vin, on a différents types de goûts en fonction des sites. Ici, elle a une longeur en bouche et des saveurs iodées et marines liées au secteur", ajoute Geoffroy Vincent.
Une huître de la Côte d'Opale avec une IGP ?
En plus du lycée, le comité regional de la conchyliculture Normandie Mer du Nord et des professionnels des baies de St Brieuc et du Mont Saint Michel sont associés au projet : "C'est un projet de plusieurs mytiliculteurs et ostréiculteurs qui ont décidé d'étendre leur production. L'idée c'est de développer la production d'huîtres dans le Pas-de-Calais et on a constaté qu'il y avait des qualités communes avec des sites comme celui d'Utah Beach (Normandie). De là est venue l'idée de se diversifier et de faire des essais d'huîtres creuses. Ça pourrait devenir un site d'affinage vu le potentiel. La qualité de ces huîtres est énorme au bout de quelques mois seulement. Ici ça va être une spéciale avec un taux de chair important et un goût phénoménal", détaille Charles Beaulieu, conchyliculteur en Ille-et-Vilaine.
Et les étudiants dans tout cela ? De retour au lycée, c'est au laboratoire que les huîtres sont examinées sous toutes les coutures. Théo Cambay, couteau à la main en quasi-spécialiste de l'ouverture : "On reporte la longueur, l'épaisseur. On la pèse afin de calculer le taux de chair". Derrière une autre paillasse , Cindy Michel, fille et petite fille d'ostréiculteur en Normandie à Saint-Vaast-la-Hougue: " Il y a des ressemblances avec celles de chez moi. Le taux de chair, la couleur et même le goût. Elles sont bonnes bien sûr !".
Une histoire qui met l'eau à la bouche mais encore un peu de patience, ces huîtres ne seront pas dans votre assiette avant 2022.