Le renouveau des tisanes grâce à des herboristeries nouvelles générations à Boulogne-sur-Mer et à Calais

C'est un retour en grâce qui témoigne de l’appétence du grand public pour les plantes. Deux nouvelles boutiques proposent des infusions, des tisanes et des thés dans la vieille ville de Boulogne-sur-Mer et à Calais : L'herboristerie Notre Dame et Herborus, deux enseignes fondées par des jeunes entrepreneurs, pour qui la tisane, ce n'est pas ringard !

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C’est une jolie boutique, dont la façade est entièrement en bois. Un patrimoine de la vieille ville de Boulogne-sur-mer qui était pourtant fermé depuis deux ans. Datant de 1847, cette ancienne pharmacie reprend vie grâce à deux jeunes femmes pleines de projets et de savoir-faire.

La première, c’est Maïté Landron, productrice de plantes médicinales-aromatiques à Baincthun. La seconde, c’est Juliette Vincent, boulonnaise, herbaliste et naturopathe depuis plusieurs années. Réunies par l’amour des plantes, elles viennent d’ouvrir cette toute nouvelle boutique baptisée, "L’herboristerie Notre-Dame" et les clients se bousculent déjà !


"J’ai rencontré Maïté lors d’un marché d’été » raconte Juliette, « j’étais très intéressée par son travail de productrice, car j’ai l’habitude d’organiser des stages et des sorties natures à la découverte des plantes."


Maïté, ancienne cheffe de projet marketing, devenue, il y a deux ans, paysanne, cultive plus d’une trentaine de plantes aromatiques, et donc médicinales, dans sa ferme de la Corette à Baincthun, dans le Boulonnais. Une récolte à la main, feuilles après feuilles, fleurs après fleurs, qu’elle fait sécher et assemble, ici, pour les vendre sous forme de tisane et d’infusion. 

"Je cultive mes plantes ou je fais de la récolte en cueillette sauvage. Comme le projet a démarré très fort, je n’ai pas encore toutes les variétés, mais ça va venir" sourit Maïté.

La recette du jour : "c’est un mélange local reminéralisant, grâce à l’ortie et au framboisier" détaille Juliette. "On y ajoute des plantes expectorantes et antiseptiques comme le thym et le bouillon-blanc, idéales en cette saison pour le système immunitaire."

De nombreux clients, en demande de conseils, fréquentent aujourd’hui la boutique qui a conservé ses belles étagères remplies de sachets de tisanes et d’infusion, d’huiles essentielles et de baumes. Camomille, angélique, aubépine, menthe, mélisse, mauve, autant de parfums et de belles couleurs pour soulager les douleurs, apaiser les tracas du quotidien de digestion, de sommeil.

C’est grâce au propriétaire du lieu qui voulait un projet qui ressemble à l’ancienne activité de la pharmacie qui a donné l’impulsion à l’Herboristerie Notre Dame : "La boutique a toujours eu un lien fort avec les plantes, l’ancien pharmacien proposait de l'homéopathie et de la phytothérapie. Le propriétaire nous a contactées, chacune de notre côté, et nous avons toutes les deux accepté de reprendre le local." précise Juliette.

Une herboristerie nouvelle génération, où l’on vend des plantes en vrac, mais aussi où l’on propose, dans l’arrière-boutique, des formations pour créer soi-même ses recettes et où Maïté et Juliette accueillent aussi des professionnels du bien-être.

"Les tisanes, c’est quelque chose de très simple, ça nous reconnecte au vivant, à la nature, à cette part de nous-même, c’est essentiel ! Il y a vraiment beaucoup de demandes, les gens ont besoin de ça, ils en ont besoin quelles que soient les générations" explique Juliette.

Même amour des plantes pour Camille Decima et Pierre Colin, 2 jeunes trentenaires installés du côté de Calais. Associés depuis quatre ans, ils créent des mélanges de tisanes et de thé, avec plus d’une trentaine de recettes maisons élaborées à quatre mains et ont donné naissance à Herborus.

"J’ai découvert les vertus des plantes avec mon grand-père dans son jardin. Avec lui, j’ai appris à aimer l’ortie, la reine-des-prés. Elles sont mal aimées, mais si précieuses pour nos infusions."

Et l’idée d’en faire son métier a fait son chemin chez Pierre. " Avec la crise du covid, je me suis lancé. À la base, je faisais de l’électromécanique. Aujourd’hui, je conçois des recettes avec de la cannelle et de la cardamome. Chaque recette à sa personnalité, son thème, ses inspirations du moment" explique Pierre. Et chaque recette est faite maison, comme le mélange du jour baptisé Noël, "c’est comme un souvenir d’enfance lié à mes matins de Noël !" sourit Pierre.

Ici, une tisane, c’est bien plus qu’un simple produit, précise Camille : "Depuis toujours, je m’interroge sur le contenu des sachets de thé et d’infusion. On ne sait pas très bien d’où viennent les plantes, c’est un peu flou. Nous par contre, on propose des produits de qualité avec une vraie transparence."

"Nos producteurs sont bio ou sans pesticides, sélectionnés sur des critères éthiques à l’international ou au national. 80 % de nos plantes viennent de France dont 60 % viennent des Hauts-de-France, tout est traçable. On propose aux hôtels, aux restaurants, aux salons de thé, de ne plus négliger leurs thés et tisanes et on confectionne des sachets individuels, comme des petites comètes, et qui sont biodégradables et remplis à la main… "

Ancienne formatrice pharmaceutique, Camille voulait ouvrir sa propre boutique. Aujourd’hui, avec Pierre, elle forme un duo très créatif. Houblon, banane, fraise des bois et curcuma se côtoient dans leur laboratoire, mais c’est dans leur show-room que l’on peut savourer leurs créations.

"Nous sommes aussi beaucoup en ce moment sur les marchés de Noël" explique Camille, "une autre façon d’aller au plus près des consommateurs pour leur expliquer notre démarche.

 L’occasion aussi pour Pierre de rappeler un petit secret d’herboriste lors des dégustations : "Quand on se fait une infusion médicinale, il ne faut pas hésiter à la laisser en bouche avant de l’avaler, cela va permettre aux vertus de la plante de faire effet bien plus longtemps… "

Avec une progression de 25 % en dix ans, le marché de l’infusion a le vent en poupe. Un foyer sur deux en achète, que ce soit pour se soigner ou simplement pour se réchauffer. L’herboristerie nouvelle génération, une filière en pleine expansion et peut-être une mine d’emplois pour demain.

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