105 enfants handicapés du Pas-de-Calais, scolarisés dans des établissements spécialisés, n'ont pas pu faire leur rentrée lundi 4 septembre 2017. Ceux qui devaient les accompagner ou les conduire à l'école étaient embauchés en contrat aidé. Leur contrat n'a pas été renouvelé.
Lundi 4 septembre, Théo n'a pas pu faire sa rentrée des classes. Le petit garçon de 11 ans, déficient intellectuel, est scolarisé depuis cinq ans dans un centre médico-éducatif géré par l'association La vie active. Habituellement, chaque matin, un accompagnateur venait le chercher pour l'emmener à l'école. Ce dernier, employé en contrat aidé, n'a pu poursuivre son activité. La mère de Théo n'ayant pas le permis, personne ne pouvait conduire le petit garçon à l'école.
Maxence, lui, a eu plus de chance. Son père a réussi à se débrouiller avec un ami de la famille pour que le petit garçon puisse faire sa rentrée normalement. La majorité des 1272 enfants scolarisés dans les IME gérés par l'association ont besoin de ce ramassage scolaire.
46 postes en danger
Avec le gel des contrats aidés, annoncé mi-août par le gouvernement, "c’est 46 chauffeurs et accompagnateurs dans le secteur de l’enfance qui sont directement impactés" calcule Alain Duconseil, Président de La Vie Active. Lundi matin, sept chauffeurs se sont retrouvés sur le carreau empêchant 105 élèves d'assister à la rentrée des classes. D'ici la fin de l'année scolaire, les 46 accompagnateurs pourraient avoir perdu leur emploi.
"Nous sommes directement frappés par cette décision. Aujourd'hui, sept contrats nous font défaut et 105 enfants n'ont plus de transport scolaire. Et le phénomène va encore s'amplifier puisque les contrats vont s'éteindre au fil du temps", ajoute Guillaume Alexandre, directeur-général de l'association La Vie Active.
Des emplois "sanctuarisés"
Le 30 août dernier, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes Handicapés, avait tenté de rassurer les familles concernées assurant que si les contrats aidés doivent être progressivement supprimés, ils restent "sanctuarisés pour l'accompagnement des élèves handicapés". 50 000 emplois aidés d'auxiliaire de vie scolaire et 30 000 contrats d'AESH (Accompagnement des Élèves en Situation de Handicap) doivent être créés.