Face à l'absence de gestionnaires, un collège et un lycée du nord de la Haute-Vienne se trouvent en grande difficulté. Les salariés sont soumis à une surcharge de travail importante et des projets étudiants sont menacés. Plusieurs professeurs et quelques élèves se sont réunis, ce lundi 18 novembre à Bellac, à l'occasion d'un débrayage, dans l'espoir de sortir de cette impasse.
C'est une matinée placée sous le signe de la colère. Au collège Louis Jouvet et au lycée des métiers Martin-Nadaud de Bellac, situés en Haute-Vienne, plusieurs professeurs se sont réunis, ce lundi 18 novembre dans la matinée, à l'occasion d'un débrayage. Accompagnés par plusieurs élèves, tous protestent contre l'absence d'un secrétaire général dans les deux structures scolaires, une absence qui met en péril l'apprentissage des élèves et la gestion administrative des établissements.
"Aujourd'hui, nous nous sommes réunis puisque le poste de secrétaire général n'a pas été remplacé suite au départ à la retraite de l'ancienne gestionnaire, explique Aymeric Tarade, professeur d’EPS au collège Louis Jouvet. On souhaite, d'une part, son remplacement, et d'autre part la création d'un deuxième poste similaire, un pour chaque établissement."
Cité scolaire ou établissements distincts ?
Selon les professeurs présents ce lundi matin, le rectorat considère les deux établissements comme une cité scolaire, qui aurait donc besoin d'un seul poste de gestionnaire. "Or ce n'est pas le cas, rappelle Aymeric Tarade. Les deux établissements fonctionnent selon un modèle très différent. Ce sont deux établissements distincts, avec une gestion différente qui nécessite bien deux postes."
Cette absence de poste clé pour la gestion administrative des deux établissements a des répercussions importantes pour les professeurs, comme pour les élèves. "Quand l'ancien secrétaire général était tout seul, une partie de ses fonctions a été reportée sur des intendants ou sur le secrétariat du proviseur, indique Mickael Brette, professeur et porte-parole pour les salariés du lycée Martin-Nadaud. Leur charge de travail était beaucoup trop importante et cela se ressent sur l'ambiance au sein des deux établissements."
Certains salariés surmenés se sont carrément mis en arrêt maladie.
Mickael BretteProfesseur et porte-parole pour les salariés du lycée Martin-Nadaud
Au-delà de la surcharge de travail, certaines tâches ne sont plus réalisées à ce jour, faute de moyens. "Les demandes de bourse pour les élèves sont faites, mais personne ne peut les mettre en paiement, prend pour exemple Mickael Brette. Il en va de même pour passer les ordres d'achat liés au matériel scolaire", ajoute le professionnel. La tenue des voyages scolaires, aussi, est menacée par l'absence de gestionnaire au sein des deux établissements.
Qui dit établissement professionnel, dit aussi - et surtout - besoin de matériels. "L'absence de gestionnaire est compliquée pour passer des commandes de matériaux, explique Hugues Etillé, professeur au sein du lycée Martin-Nadaud. L'enseignant pointe du doigt les stocks de peinture et de feuilles qui peuvent venir à manquer : "cela aura un impact sur l'apprentissage des élèves."
Pour les professeurs, ce débrayage d'une heure est un donc un moyen d'interpeller le rectorat. "Nous attendons du rectorat et du ministère qu'ils répondent tous les deux à nos questions, indique Mickael Brette. Il faut qu'ils reviennent sur la situation d'avant, celle d'il y a six ans. C'est-à-dire remettre en place un poste de gestionnaire dans chaque établissement."
Des candidats peu intéressés
Loin des deux postes de secrétaire souhaités par les professeurs, plusieurs candidats ont quand même été reçus à un entretien pour remplacer l'unique poste de gestionnaire. Certains ont même saisi l'opportunité et ont travaillé dans les deux établissements. "Mais ils ne sont pas restés longtemps, regrette Aymeric Tarade, le professeur d'EPS du collège Louis Jouvet. C'est un poste qui n'intéresse pas beaucoup. Peut-être que c'est lié au bas salaire ou à cette gestion compliquée entre les deux établissements."
Au côté des professeurs présents à l'occasion de ce débrayage, plusieurs élèves ont également tenu à être présents ce lundi 18 novembre au matin. "Je suis venu soutenir le mouvement parce que notre établissement est en grande difficulté, soupire Hubert, lycéen de 18 ans en classe de terminale professionnelle. On se mobilise pour trouver des aides. Il faut s'entraider, parce que c'est notre avenir qui est aussi en jeu."