La Belgique veut augmenter ses capacités de dépistage de la maladie du Covid-19 jusqu'à 10.000 tests par jour, contre environ 2.000 actuellement, ce qui était jugé insuffisant par certains médecins, a annoncé mercredi soir le gouvernement.
"On suit une stratégie pour augmenter progressivement le nombre de tests de 2.000 à 10.000 par jour dans les prochains jours", a précisé dans un communiqué Philippe De Backer, ministre chargé de coordonner les moyens matériels de lutte contre la pandémie.
Les tests continueront d'être pratiqués à l'hôpital "uniquement sur des personnes malades". "Cela n'a pas de sens de tester les gens chez le médecin ou même que les gens se rendent dans les hôpitaux avec la demande d'être testé sur le COVID-19", selon le ministre.
"Effort titanesque"
Mais l'intensification du travail en cours avec les hôpitaux, les laboratoires d'analyses, les universités et certaines entreprises pharmaceutiques ou de biotechnologies va permettre d'augmenter nettement la capacité de "testing", assure-t-il, en parlant d'un "effort titanesque".
Deux sociétés belges contribuent à cet effort: Biogazelle et Coris Bioconcept.
La première, établie à Gand en Flandre, va s'occuper d'"automatiser" une méthode de test (dite "PCR testing") qui a fait ses preuves aux yeux de chercheurs de plusieurs grandes université du pays. "Cette nouvelle méthode nécessite moins de réactifs", dit le communiqué, alors que la pénurie porte sur ces produits en particulier.
La seconde, Coris Bioconcept, basée en Wallonie, "a développé un test (dit "testing antigène rapide") qui remplit les conditions pour effectuer un tri pour les patients positifs au COVID-19 dans les hôpitaux". Le protocole a reçu "un marquage CE" (conformité européenne) et a été approuvé par l'agence belge du médicament et des produits de santé, ajoute le ministre.
"Inacceptable"
La Belgique, pays de 11,4 millions d'habitants, a recensé à ce jour 178 décès sur 4.937 cas de nouveau coronavirus.
Mais les autorités reconnaissent elles-mêmes que ce nombre de cas est sous-estimé car le dépistage n'a été jusqu'à présent pratiqué que sur les personnes hospitalisées avec des symptômes aigus de la maladie et sur des soignants ayant de la fièvre.
Une situation jugée "inacceptable" par deux chirurgiens du CHU de Bruxelles, qui ont adressé une lettre ouverte à la Première ministre Sophie Wilmès le week-end dernier.
"Il est inacceptable de s'entendre dire qu'on ne peut tester qu'une fraction des patients et du personnel, faute de réactifs. La disponibilité suffisante des tests est un élément-clé, chacun le comprend, de la lutte contre l'épidémie", relevaient notamment les professeurs Didier De Cannière et Guy-Bernard Cadière.