A partir de ce week-end, le CHU de Lille met en place un protocole avec l’INSERM pour tester 3 modalités de traitements contre le coronavirus. Explications.
« Si tout se passe bien les premiers patients (atteints de Covid-19 au CHU de Lille ndlr) pourraient recevoir un nouveau traitement, dès ce week-end », nous explique le Pr Dominique Deplanque, coordinateur des activités de recherche clinique du CHU de Lille. Le centre hospitalier de Lille fait partie des 4 premiers hôpitaux à pouvoir tester le dispositif. Les patients volontaires testés positif au COVID-19 qui sont admis à l’hôpital en service réanimation ou non, avec des signes de détresse respiratoires, peuvent participer à l’essai.
Après un tirage au sort, ces patients testeront l’un des traitements. En test, un antiviral conçu à la base pour soigner Ebola, le remdesivir. Une autre piste étudiée : les anti-viraux donnés contre le Sida (lopinavir et ritonavir), et pour finir un traitement « associé à l’interferon béta 1 A, qui doit améliorer la réponse immunitaire ».
Tout est fait dans les règles, puisque l’essai a été autorisé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament. Mais la méthodologie particulière permettra, si un traitement n’est pas concluant de l’éliminer rapidement. De même, si un traitement se montrait très efficace, « il serait rapidement adopté ».
#Recherche
— CHU de Lille (@CHU_Lille) March 20, 2020
Le CHU de Lille déploie une unité de soutien à l’investigation composée de plus de 20 volontaires pour aider les médecins à participer à la recherche clinique sur le #Covid_19
Merci à eux pour leur engagement au service des patients et de la recherche ! pic.twitter.com/7DQ5JDeadZ
La Chloroquine en question
Un autre type de médicament peut aussi être ajouté à l’essai. « L’hydroxychloroquine », dont on parle beaucoup, suite à une étude réalisée à Marseille, pourrait ainsi, potentiellement, être rajoutée au protocole, « courant de la semaine prochaine ». Mais, attention, prévient le médecin, pour l’instant « il n’y a pas de preuve, juste un signal, sur UN effet : le portage du virus dans la gorge et le nez… et pas sur l’évolution clinique du patient ». En outre, le spécialiste ajoute qu’il est dangereux de « dévaliser les pharmacies pour s’en procurer ».
Ce médicament est indispensable pour certains patients atteints de maladies rares (lupus, maladies auto-immunes), qui pourraient en manquer. De plus, il comporte « des effets indésirables ».
Ces essais constituent, en tout cas, un véritable « espoir ». « Mes collègues sont impatients de pouvoir commencer », confie le professeur, « même s’il ne faut pas préjuger des résultats ».