Le Ligue belge de football a recommandé ce jeudi de mettre fin au Championnat de première division de manière anticipée face à la pandémie de coronavirus.
A l'unanimité, les administrateurs de la Ligue belge ont convenu "d'accepter le classement actuel de la Jupiler Pro League comme classement final", une décision qui devra être validée formellement le 15 avril.
Concrètement c'est la phase des play-offs, disputée sous forme de mini-championnat de clôture, qui n'aura pas lieu. La Ligue affirme avoir pris sa décision après avoir "pris connaissance" des recommandations formulées par les autorités, "selon lesquelles il est très peu probable que des matches avec public puissent avoir lieu avant le 30 juin", un argument qui fera frémir les supporters des autres championnats.
"Même si les matches à huis clos étaient théoriquement possibles, il convient d'éviter la pression supplémentaire que l'organisation de ces matches exercerait sur les services de santé et les forces de l'ordre", explique la Pro League dans un communiqué.
Selon un bilan officiel communiqué jeudi par les autorités sanitaires, la pandémie du nouveau coronavirus a causé la mort de plus de 1000 personnes en Belgique.
Le FC Bruges champion ?
Décréter une saison blanche, sans champion ni relégu é? Figer le classement à l'issue de la phase aller ? Ou après la dernière journée complète disputée ? Dans ce débat qui a agité tous les grands championnats ces dernières semaines, parfois de manière virulente, les Belges ont donc opté pour la dernière option.
Au moment de la suspension du championnat, soit après 29 journées disputées, le FC Bruges occupait le fauteuil de leader avec une large avance (15 points) sur La Gantoise, deuxième avec un seul point d'avance sur Charleroi. Dans cette configuration, le FC Bruges serait qualifié directement pour la phase de groupe de la lucrative Ligue des champions. La Gantoise se contenterait du troisième tour préliminaire de la C1.
En revanche, le sort réservé à Waasland-Beveren, lanterne rouge et donc potentiel relégué, n'est pas encore connu. "La question des relégations n'est pas encore tranchée et devra être étudiée par le groupe de travail" mis en place ce jeudi, selon un porte-parole de la Pro League. Ce groupe de travail établi par la Ligue est chargé d'examiner "les problèmes sur le plan sportif et les implications financières de cette décision".
Les négociations s'annoncent serrées en particulier avec les diffuseurs télévisuels qui, comme ailleurs en Europe, fournissent une très large partie des recettes aux clubs belges. Le contrat, scellé avec le trio Proximus-Voo-Telenet et arrivant à échéance à la fin de cette saison, tourne selon les médias belges autour de 82,5 millions d'euros par saison.
Le groupe de travail devra également se pencher sur "la possibilité de disputer la finale" de la Coupe de Belgique, qui devait opposer le FC Bruges à Anvers, et sur l'épilogue du Championnat de deuxième division.
Et en France ?
En France, après Canal+, BeIN a suspendu à son tour le paiement des droits TV des compétitions de football, après leur interruption. "Notre groupe a pris la décision de procéder à la suspension des prochains paiements prévus par notre accord et ce, jusqu'à ce que les championnats des ligues 1 et 2 puissent reprendre selon un calendrier permettant leur diffusion normale auprès de nos abonnés", a annoncé dans une lettre Yousef Al-Obaidly, patron du groupe audiovisuel qatari.
BeIN devait honorer un versement de 42 millions d'euros le dimanche 5 avril. Autre diffuseur de la Ligue 1, Canal+, avait lancé la première offensive en informant la Ligue de football professionnel (LFP) qu'il n'honorerait pas son prochain versement. Soit 110 millions d'euros, ou 15% du montant annuel total.
La semaine dernière, la Ligue de football professionnel (LFP) avait ouvert la porte à une fin de saison le 15 juillet des championnats. A l'issue d'une réunion du bureau de son conseil d'administration, celui-ci, à l'unanimité, "a rappelé l'objectif prioritaire de terminer la saison au plus tard le 30 juin 2020 ou éventuellement le 15 juillet".
"On s'est donné comme principe majeur de tout faire pour terminer le 30 juin. L'objectif, c'est le 30, mais s'il faut terminer au-delà, on s'adaptera, avec les clubs et les joueurs. On jouera autant que faire se peut", avait déclaré auparavantle directeur général exécutif de l'instance, Didier Quillot.