Coronavirus chez nos voisins britanniques : un proche conseiller de Boris Johnson soupçonné d'avoir violé le confinement

Dominic Cummings, principal artisan de la campagne pour le Brexit, est fortement critiqué.

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Le gouvernement britannique a pris la défense samedi du proche conseiller de Boris Johnson, Dominic Cummings, accusé d'avoir enfreint les règles du confinement instauré pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Dominic Cummings, 48 ans, avait quitté son domicile londonien pour se rendre chez ses parents septuagénaires à Durham, dans le nord-est de l'Angleterre, alors qu'il présentait les symptômes du Covid-19, ont révélé vendredi soir les quotidiens Daily Mirror et The Guardian.

 

41 000 morts au Royaume-Uni


Au Royaume-Uni, deuxième pays dans le monde le plus durement touché avec plus de 36.000 morts, plus de 41.000 en incluant les cas non-confirmés, cette affaire fait désordre. Elle vient embarrasser le Premier ministre Boris Johnson, déjà en proie aux critiques sur sa gestion de la crise.
 
Avec la révélation de ce déplacement à 400 kilomètres de Londres en plein confinement les appels se multiplient pour demander le départ du puissant et controversé Dominic Cummings.

Cerveau de la campagne en 2016 pour le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, il est parfois dépeint comme une sorte de mauvais génie du leader conservateur.

Alors que la polémique enflait samedi, un porte-parole de Downing Street a assuré que Dominic Cummings a agi dans la ligne des recommandations du gouvernement.
 
Aux journalistes venus le questionner devant son domicile londonien, il a assuré s'être comporté "de manière raisonnable et légale". "Qui se soucie des apparences ?", a-t-il lancé, "la question c'est de faire ce qui est juste, pas ce que vous pensez".

 

Deux poids, deux mesures ?


"Le peuple britannique ne s'attend pas à ce qu'il y ait une loi pour lui et une autre loi pour Dominic Cummings", a déclaré un porte-parole du Parti travailliste.

Pour le chef de file des indépendantistes écossais au Parlement de Westminster, Ian Blackford, "il doit démissionner ou être renvoyé".

Contestant toute violation des règles, un porte-parole de Downing Street a affirmé que le conseiller avait agi ainsi car il avait besoin d'aide pour la garde de son fils et qu'il a séjourné dans un bâtiment séparé de la propriété. Selon cette source, sa sœur laissait les courses à l'extérieur pour la famille.
 
Mais pour le parti travailliste, la réponse de Downing Street "soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses".

Qui était au courant de cette décision, y a-t-il eu sanction de la part du Premier ministre et Downing Street mettrait-elle en cause la véracité des déclarations de la police ?

Car celle-ci a confirmé avoir été informée le 31 mars que quelqu'un était arrivé de Londres, et a indiqué avoir procédé à un rappel des règles en application des recommandations nationales.

Mais Downing Street a frontalement contredit ces affirmations, expliquant qu'"à aucun moment la police ne s'est entretenue avec lui ou sa famille sur ce sujet, comme cela a été rapporté".
 
Au moment des faits, le gouvernement de M. Johnson imposait à la population de ne sortir que pour subvenir à ses besoins essentiels et exigeait de ceux qui présentaient des symptômes de ne pas sortir de chez eux.

 

Deux autres démissions


"Ceux qui cherchent à politiser" cette affaire "devraient se regarder dans le miroir", a tweeté le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, estimant que les explications qui s'imposaient ont été fournies.
 
Avant cette affaire, le Royaume-Uni a connu deux démissions retentissantes pour des non-respects des règles du confinement en vigueur depuis le 23 mars. Un influent conseiller scientifique du gouvernement, le Pr Neil Fergusson avait démissionné après avoir reçu chez lui une femme, présentée comme sa maîtresse.

Début avril, la cheffe des services sanitaires écossais, Catherine Calderwood, a quitté son poste après avoir reconnu s'être rendue à deux reprises dans sa résidence secondaire.
 
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