Les voyagistes britanniques refusent de rembourser leurs clients pour les séjours déjà payés sous 14 jours comme ils y sont tenus, accuse l'association de défense des consommateurs "Which!", le secteur invoquant pour sa défense la situation inédite créée par le coronavirus.
"Nous avons demandé aux dix plus gros fournisseurs de voyages organisés britanniques et aux dix plus grosses compagnies aériennes d'expliquer leur politique de remboursement. Aucune de ces entreprises ne respectait ses obligations légales dans les délais", affirme "Which!" mercredi dans un communiqué.
La compagnie aérienne Ryanair, les voyagiste TUI ou Virgin Holidays émettent notamment des bons pour les séjours annulés, même quand les clients demandent un remboursement, relève ainsi l'association.
"Annulations en masse"
"Un grand nombre d'autres entreprises ne veulent pas dire combien de temps cela prendra de gérer ces remboursements, et les gens vont probablement devoir attendre des mois pour récupérer leur argent", ajoute "Which!" qui rappelle que les voyagistes sont tenus de proposer des bons voyages mais aussi des remboursements sous 14 jours.
Les voyagistes mettent en avant le fait qu'eux-mêmes tardent à obtenir des remboursements des compagnies aériennes, ce qui ralentit leurs propres versements en faveur de leurs clients.
Le nombre sans précédent de demandes, à cause de la pandémie de coronavirus qui a interrompu les déplacements dans de très nombreux pays confinés, est une autre justification.
L'association sectorielle Abta avait demandé il y a deux semaines le droit pour les entreprises qui fournissent des vacances clé en main de ne pas rembourser leurs clients, affirmant que dans le cas contraire elles risqueraient la faillite.
"Les règles pour un remboursement sous 14 jours n'ont jamais été conçues dans l'hypothèse d'annulations en masse, ce que nous observons à présent" en raison des mesures imposées par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, argumentait alors l'Abta.
Des pays comme l'Italie, la Belgique, l'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, ou le Danemark ont temporairement modifié leurs réglementations pour permettre aux voyagistes de donner des avoirs à leurs clients plutôt que des remboursements et l'Abta demandait au gouvernement britannique de faire de même.