Dans l'arrière-pays boulonnais, les fraises de Samer sont de retour depuis le week-end de Pâques. Mais la vingtaine de producteurs du secteur se pose la même question : comment écouler la production, malgré le confinement mis en place pour lutter contre l'épidémie du Covid-19.
Sur la Côte d'Opale, le nom de cette petite commune est associé à la fraise depuis plus d'un siècle. À Samer, ces fruits fragiles poussent en pleine terre et se cueillent délicatement un à par un, 7 jours sur 7. La saison a commencé mais il va falloir écouler cette production dans le contexte si particulier du confinement, en raison de l'épidémie du Coronavirus.
La production ne fait que commencer
A Samer, Maxime Vasseur et Adeline Marquette font pousser une dizaine de variétés sur un hectare. Pour l'instant seules les Clery sont mûres et le volume de production est faible mais pour la suite de la saison, sans restaurateurs et ni marché il va falloir trouver preneur.
" On n’est pas sur de grands volumes de production, donc on pas du tout jeter de fruits, pour l'instant. On a des professionnels qui n’ont pas encore commencé à avoir leur livraison, comme les pâtisseries. Je n’ai pas encore assez de volume pour les livrer. Ceux qui m’en demande et on va les livrer la semaine prochaine. Mais notre inquiétude, c’est dans les semaines à venir où la production va fortement augmenter " précise Maxime.
Plus que jamais, le distributeur, installé depuis 3 ans dans le village, permet d'écouler la récolte quotidienne de l'exploitation. Plusieurs fois par jour, Adeline vient réapprovisionner les casiers, mais dans quelques semaines au plus fort de la saison, cela ne sera plus suffisant : " là, on commence à avoir plus de production et arrivé en mai - juin, ce ne sera plus possible de tout écouler ici, et sans les marchés et sans la place, on y arrivera pas. "
Les grandes surfaces comme solution ?
Sur les 1000 mètres carrés que Louis Sart entretient avec son petit-fils, la fraise est plus timide. Les premières de la saison seront ramassées la semaine prochaine. Mais la " Mara des bois " ou la " Belle " va devoir se faire une place pendant et après le confinement : " on va essayer de voir assez rapidement auprès d’une grande surface. L’année dernière, on avait eu la chance de vendre au Touquet, mais cette année ils n’en prendront qu’une petite quantité " s'inquiéte Louis.
Cette année, la 61éme éditon de la Fête de la Fraise n'aura pas lieu en juin prochain, pandémie oblige. Les producteurs invitent donc les gourmands à consommer local car la fraise de Samer se déguste jusqu'au mois d'octobre !