Le confinement a privé les élèves d'école pendant quasiment deux mois. Cette situation a renforcé les inégalités scolaires entre eux. Le centre social de Wattrelos s'est mobilisé pour aider ces élèves plus en difficulté pour ne pas qu'ils décrochent.
"9 x 4... ça fait 36 ?", s'interroge Ilian, en classe de CE2. Comme une dizaine d'autres enfants, il est suivi par le centre social du Laboureur, à Wattrelos qui assure une continuité durant cette période de confinement où l'école se fait à la maison.
Gianni Scoppeliti est animateur référent en accompagnement à la scolarité et s'occupe du suivi d'Ilian : "Le principal, c'est d'essayer de garder le lien pour les aider à ne pas décrocher. Cela passe par les vidéos, les messages ou les exercices qu'il nous envoie et qu'on essaye de corriger."
20 % d'élèves décrocheurs selon les centres sociaux du Nord
Pour choisir les enfants qui bénéficient de cette aide, un diagnostic est établi auprès des familles. L'équipe élabore ensuite un cahier d'aide adapté aux besoins de chaque enfant : "On n'a pas les mêmes exercices dans tous les livrets", explique Nedjila Hadjeras, responsable loisir et accompagnement du centre social. "Tout dépend des besoins des enfants et de leurs difficultés. Chaque livret est vraiment personnalisé."
Ilian présente lui des difficultés avec les multiplications et les retenues. L'aide du centre est un soulagement pour sa mère, Martine Caron : "Je ne suis pas prof. C'est compliqué pour moi de gérer ses difficultés. Le centre m'aide à ce qu'il ne décroche pas."
Les centres sociaux font donc le pari d'équiper les enfants et de les suivre pour qu'ils continuent de s'accrocher et d'apprendre. Dans le Nord, ils estiment à 20 % la proportion des enfants décrocheurs dans leurs quartiers.
Un chiffre, loin des 4 % annoncés par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale lors d'une allocution fin avril à l'Assemblée nationale.