Les déchets plastiques envahissent nos cours d'eau. Une pollution qui se retrouve dans les poissons et les crustacés, sous forme de petites billes, appelées micro-plastiques. A Boulogne-sur-Mer, des chercheurs tentent de déterminer les conséquences pour l’homme de cette pollution invisible.
Le plastique a envahi notre vie quotidienne : bouteilles d’eau, gobelets, flacons, ... on le trouve partout. La France est le 3ème pays le plus grand consommateur de plastique en Europe. On estime que 10% de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur, voire se déposer dans les fonds marins.
Du plastique que l'on ramasse à la pelle sur nos plages
Même si le recyclage du plastique a été mis en place, chaque année, plus de 12 millions de tonnes de plastiques sont rejetées dans nos mers et océans.Tout au long de l'année, l'Association Nature libre organise sur toute la Côte d’Opale, des ramassages de déchets sur les plages des Hauts-de-France.
Mais son président, Thomas Hemberger, constate que des micro-plastiques, très difficilement récupérables, contaminent les cours d'eau, le sable et la mer : "il y a 2 sources d'apport de ces plastiques à la mer, le trafic maritime et les estuaires qui déversent la collecte des canalisations de nos villes et de nos campagnes. Ces déchets plastiques se fragmentent et se transforment peu à peu en petites billes, d’une taille inférieure à 5 mm."
Facilement ingérable par les animaux marins, cette pollution invisible et quotidienne contamine l’ensemble de la chaîne alimentaire, et donc nos assiettes !
Des micro-plastiques qui iront jusque dans nos estomacs
A l'ANSES, les chercheurs de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail traquent cette contamination microscopique. Des polluants, non biodégradables, 70 fois plus petits que l'épaisseur d'un cheveu et absorbés par les poissons et les crustacés.
Pour Guillaume Duflos, le directeur adjoint de l'ANSES de Boulogne-sur-mer, "il faut identifier ces polymères de plastique, faire un état des lieux de nos côtes françaises en faisant des prélèvements systématiques sur les poissons."
Pour l'instant, les effets à long terme de cette ingestion régulière d'additifs chimiques et de bactéries par l'homme restent inconnus. L'Union Européenne a voté pour 2021, l'interdiction totale du plastique à usage unique mais rien n’impose aux industriels de changer leurs modes de production.
La généralisation de ces micro-plastiques se fait sentir bien au-delà des mers et des océans. Une pollution qui peut créer chez l’homme de graves troubles de santé tels que de l’obésité, des cancers ainsi qu’une infertilité.