Le médecin lillois, maître de conférence en santé publique, estime qu'un nouveau confinement risque d'être particulièrement brutal si l'on attend trop longtemps.
Vaut-il mieux confiner au plus vite pour éviter un "lockdown" particulièrement dur par la suite ? Pour Luc Dauchet, médecin du CHU Lille et maître de conférence en santé publique, "il faut agir très, très vite". Des propos qui rejoignent la tribune qu'il avait signée fin septembre dans le Journal du dimanche, appelant à "des mesures radicales (...) pour des vacances de la Toussaint sereines".
Le médecin, invité le samedi 24 octobre sur le plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais, pointe les chiffres de Santé publique France qui montrent une forte progression de la pandémie, notamment dans le département du Nord : "Le niveau d'aujourd'hui est inquiétant et il y a déjà une tension extrêmement forte sur les hôpitaux. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est l'évolution de l'épidémie : y a à peu près un doublement toutes les deux semaines et même un peu plus dans le Nord."
Le nombre de personnes actuellement hospitalisées et le nombre de nouveaux décès par jour dans les hôpitaux nordistes sont très similaires à ceux que l'on observait au pic de la première vague.
Décalage de deux semaines
Plusieurs mesures ont été prises ces dernières semaines, à commencer par le couvre-feu imposé dans la métropole lilloise, puis dans l'ensemble du Nord et du Pas-de-Calais, mais Luc Dauchet rappelle que "pour voir les effets d'une action, il faut attendre au minimum deux semaines."Ainsi, "on ne saura que dans 10 jours si le couvre-feu est vraiment efficace. Et si seulement à ce moment on décide de confiner, ça doublera encore une fois et on sera à un nieau très, très élevé avec le risque de devoir confiner pendant très longtemps et durement."
Pour le médecin lillois, "il faut agir très très vite, et probablement que confiner tout de suite serait beaucoup moins risqué et permettrait d'avoir un confinement qui soit à la fois plus efficace et plus court", et qui permettrait de garder ouvertes les écoles et les entreprises "dans lesquelles les gestes barrières peuvent être respectés".
Que le couvre-feu fonctionne ou non, il est en tout cas certain que le pic de la deuxième vague dépassera celui de la première vague dans les jours ou semaines qui viennent, et "de très loin si on n'agit pas tout de suite".