Covid-19 : Les variants sont-ils suffisamment identifiés en France ?

Anglais, sud-africain, brésilien, et maintenant indien, les variants sont surveillés comme le lait sur le feu par les autorités. Mais pas assez selon Philippe Froguel, professeur à l’Imperial college de Londres et à l’université Lille 2.

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Aucune contamination sur le sol métropolitain n’a été détectée par les autorités jusqu’à présent. Le variant indien continue pourtant à se propager sur toute la planète. Dernier épisode en date : en Belgique, plusieurs étudiants originaires d’Inde ont été testé positifs à ce variant et placé en quarantaine. Or le groupe avait atterri le 12 avril à Roissy avant de prendre le bus direction Louvain. Plusieurs étudiants parmi eux avaient été vaccinés et tous, testés au départ et à l’arrivée en France.

« La recherche des variants dans l’hexagone n’est pas assez poussée », explique Philippe Froguel, professeur à l’Université de Lille 2. D’abord sur les voyageurs qui reviennent de pays où sévissent des variants, selon lui. « Moi je demande de faire comme le fait la Grande-Bretagne : un test PCR à trois jours et un autre à 10 jours après leur arrivée sur le territoire français. Le gouvernement ne propose pas encore cette solution. Or c’est vraiment dangereux : l’épisode de ce bus aujourd’hui montre une nouvelle fois que les gens développent le virus bien après leur arrivée. »

Depuis un mois, lui et son équipe séquencent tous les 15 jours des centaines de tests positifs de la région Haut-de-France. Objectif : traquer l’apparition du virus brésilien ou indien, les plus problématiques à ces yeux. « Depuis qu’on a eu une subvention du conseil régional il y a un peu plus d’un mois, c’est le troisième séquençage que nous menons. Au total, 400 tests positifs sont analysés. Nous travaillons en collaboration avec le laboratoire Synlab qui a des labos un peu partout dans la région. On a reçu les tests lundi après-midi, on a terminé les séquençages hier soir et l’analyse des résultats a été faite ce matin. Mais si la situation l’impose, on est capable de faire cette opération en deux jours et demi ».

Les résultats aujourd’hui sont rassurants. Aucune trace du variant indien ou brésilien dans les tests. « À Roubaix, le 15 janvier dernier on comptait 7 % de variant anglais. Il est maintenant à 90 % présent dans les résultats. Si on avait eu une contamination avec le variant indien ou brésilien alors on aurait mis la machine en branle et recherché tous les cas contacts. »

Et de souligner une nouvelle fois les failles des tests à la française. « Pour l’instant, il n’y a que 30 à 50 % de criblage sur les tests des cas positifs explique Philippe Froguel. Grâce à ça, les autorités arrivent à déterminer le pourcentage de variants mais pas de quel variant il s’agit. Elles n’examinent que 0,2 % des tests tous les 15 jours. Moi, je demande au gouvernement de séquencer 5 % des tests toutes les semaines. »

Des opérations nécessaires selon lui pour rassurer et protéger efficacement la population. 

L’Inde continue de s’enfoncer dans une crise sanitaire majeure, les contaminations ont battu aujourd’hui un nouveau record avec 330 000 cas positifs.

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