Vendredi 26 mars, la Haute Autorité de santé a rendu un avis dans lequel elle autorise les vétérinaires à administrer le vaccin contre la Covid-19. Une idée suggérée début mars par le député LREM Loïc Dombreval, ancien vétérinaire. Un décret devrait être publié dans les prochains jours.
Il est temps d’accélérer la campagne de vaccination. Et pour cela, il faut plus de forces vives. Le gouvernement est alors sur le point de publier un décret autorisant les vétérinaires à vacciner contre la Covid-19. "Le décret devrait être publié dans les huit prochains jours", confie Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes à l’origine de cette proposition.
Je propose à Olivier Véran que les vétérinaires français volontaires puissent vacciner contre la Covid-19, si on manquait de bras.
— Loïc Dombreval ? (@LoicDombreval) March 9, 2021
Les vétérinaires canadiens le font déjà. Les vétérinaires injectent 42 millions de doses de vaccins par an à des patients parfois peu coopératifs ? pic.twitter.com/U2KS4SS8az
C’est lorsque le décret autorisant les pharmaciens et les pompiers à vacciner, que cet ancien vétérinaire a suggéré l’idée. "C’est évident que les vétérinaires doivent contribuer ! Ils vaccinent 40 millions d’animaux tous les ans. C’est l’une des professions qui pratique le plus d’injections", relève-t-il au téléphone.
De son côté, la Haute Autorité de santé (HAS) s'est dite favorable à la vaccination par les vétérinaires dans un avis rendu vendredi 26 mars. Il en est de même pour les dentistes. D'autres catégories de professionnels de santé seraient concernées par cet élargissement, comme les pharmaciens de laboratoires d'analyses. Ce qui permettrait, selon la HAS, à 252 000 professionnels supplémentaires de pouvoir vacciner.
Plus de 4000 vétérinaires dans la réserve sanitaire
Au début de l'épidémie, 4637 vétérinaires s'étaient inscrits dans la réserve sanitaire pour venir en aide au personnel soignant dans la lutte contre la Covid-19. Pourtant, un an plus tard, "aucun d'entre-eux n'a encore été appelé en renfort", assure le député des Alpes-Maritimes. Même si, ces derniers jours, certains ont été sollicités pour prêter du matériel de protection notamment.
Au sein de la profession, l'idée de participer à la campagne de vaccination divise. "On est capable de faire des injections de vaccins. Si les professionnels de santé sont saturés et qu’on fait appel à nous, on répondra présents, assure Jean-Charles Tribala, vice-président du Syndicat des Vétérinaires du Nord-Pas-de-Calais - Picardie. La profession a des compétences à apporter à l’ensemble de la population. On connaît les crises sanitaires et les vaccinations en urgence", rajoute-t-il.
De l’autre côté, un vétérinaire de l’Aisne n'a pas eu la même réaction. "C’est une blague ? Je pense qu’on a assez de personnel soignant. Je n’y crois pas du tout à votre truc. Allez salut !", lance-t-il hilare avant de raccrocher pensant avoir été victime d'un canular.
Un simple renfort
"Il n’est pas question d’obliger les vétérinaires à participer à la campagne de vaccination, se défend Loïc Dombreval. Mais dans le cas où on manquerait de bras, alors les vétérinaires volontaires, inscrits dans la réserve sanitaire pourraient être appelés en renfort", détaille-t-il.
Charles Tribala abonde en ce sens "Je ne me verrais pas prendre la place de personnes habilitées à vacciner les humains. Je pense qu’aujourd’hui, ce qui manque le plus ce ne sont pas les bras, ce sont les doses".
De fait, les vétérinaires ne sont pas habilités à exercer la médecine sur des humains. Ils pourront ainsi vacciner le public uniquement dans les centres de vaccination, encadrés par un médecin, et non dans leur cabinet.
La France ne serait pas le premier pays à faire appel aux vétérinaires. Selon Loïc Dombreval, des vétérinaires vaccinent déjà en Argentine, au Canada et dans quelques états des États-Unis.