Décès du grand chef d'orchestre français Georges Prêtre, né à Waziers

Chef d'orchestre préféré de Maria Callas, Georges Prêtre est décédé mercredi à 92 ans, après plus de 70 ans d'une carrière étroitement associée à la célèbre Philharmonie de Vienne où il a été le seul Français à diriger le fameux concert du Nouvel An.

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C'est la Société philharmonique de Vienne, dont il était membre d'honneur, qui a annoncé le décès de ce doyen des chefs encore en activité. Georges Prêtre s'est éteint à Navès, dans le sud-ouest de la France, où il vivait et possédait le château de Vaudricourt, a déclaré l'adjointe au maire de la commune chargée de la culture, Brigitte Baux, qui organisait régulièrement des animations avec le chef d'orchestre.

Jusqu'au début des années 2000, Georges Prêtre, interprète préféré du compositeur Francis Poulenc, a été le plus demandé des maestros français avec Pierre Boulez. Plus connu à l'étranger qu'en France, cet enfant du nord de la France, est né en 1924 à Waziers près de Douai. En 2009, il y était revenu pour inaugurer un espace culturel qui porte son nom. Voici le long reportage que nous avions tourné avec lui à l'époque.

Fin 2015, ce fils de bottier confiait avoir eu le "déclic" à sept ans et demi en entendant une ouverture symphonique: "Ça m'a donné un choc. J'ai su que je voulais être musicien." "Mais j'aime toutes les musiques", ajoutait celui qui a d'abord appris le piano puis la trompette. Entré à 15 ans au Conservatoire de Paris, il se frotte après guerre au jazz joué dans la capitale par les Américains.

Il devient l'élève du chef André Cluytens et étudie l'harmonie avec Maurice Duruflé. Outre Cluytens, il a pour "guide" Olivier Messiaen dont il chérit la musique et interprétera les oeuvres. "La direction d'orchestre ne s'apprend pas", affirmait-il. Ce passionné passe des concours et se fait embaucher à Marseille par Jean Marny, dont il épousera la fille, Gina, soprano.

Sa carrière le mènera de l'Opéra de Paris - il a notamment dirigé le concert d'inauguration de l'Opéra Bastille en 1989 - au Metropolitan Opera de New York en passant par la Scala de Milan et l'orchestre philharmonique royal de Londres. "C'est un géant de la musique qui disparaît aujourd'hui", a réagi le directeur de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner.

"Viennois"


A Vienne, il a été le premier dirigeant invité, de 1986 à 1991, de l'orchestre Symphonique, deuxième formation de la capitale à côté du célèbre orchestre Philharmonique. Lui qui confiait régulièrement "être Viennois" a également été le seul chef d'orchestre français à diriger le prestigieux concert du Nouvel An au pupitre du Philharmonique de Vienne à deux reprises, en 2008 et 2010.
C'est dans la prestigieuse salle du Musikverein, temple de la musique classique où il a dirigé 177 concerts, qu'il a dirigé son dernier concert, en octobre avec au programme : Beethoven, Ravel, Offenbach, Strauss. Arrivé dans la fosse "à petit pas et appuyé sur un bâton" après une chute qui l'avait contraint à une série d'annulations, il a séduit le public par "son don de ralentir la mélodie jusqu'au point d'immobilité", selon le quotidien autrichien Der Standard.

Il était venu pour la première fois à Vienne à la demande d'Herbert von Karajan, avec qui il s'était ensuite disputé. "Un grand musicien, un homme d'affaires. Je me suis fâché avec lui, c'est de ma faute parce que je n'ai jamais été diplomate", racontait cet homme exigeant qui admettait volontiers son "fichu caractère". 

Parmi ceux qu'il a admirés, Maria Callas, dont il gardait un portrait grandeur nature près de son piano. Mais dans sa vie personnelle, Georges Prêtre a vécu une "grande cassure" avec la mort de son fils Jean-Reynald en 2012. Le virtuose était aussi le père d'Isabelle, auteur de sa biographie, et grand-père d'un jeune homme devenu son manager.

Ceinture noire de judo, amateur d'équitation, il avait été décoré de la Légion d'honneur en France et de son équivalent en Autriche, la Croix d'honneur pour les sciences et les arts.  La maison de disque Erato lui avait consacré un coffret de 17 CD sorti fin 2016


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