Les coiffeurs sont très sollicités en ce début de déconfinement. Ils doivent gérer le rush et les nouvelles règles sanitaires. Compliqué.
Elle aurait préféré recommencer à travailler dans quelques jours. Pour se rassurer. Mais les demandes de sa clientèle ont eu raison de son anxiété. Agnès Sylvert s’est décidée à rouvrir aujourd’hui son salon de coiffure, après deux mois de confinement. Son planning est rempli jusqu’à mardi en huit.
« Les premières semaines, pour accueillir tous mes clients, le salon sera aussi ouvert les lundi et mercredi, explique cette coiffeuse installée à Dunkerque. Et j'ouvrirai jusqu’à 20 heures tous les jours ».
Des horaires de travail considérablement augmentés pour faire face aux nouvelles instructions sanitaires. « Avant, je coiffais jusqu’à trois personnes en même temps dans mon salon. Comme je n’ai ni personnel ni apprenti, c’est désormais impossible. » A chaque client, est donné un masque à l’entrée du magasin, un peignoir à usage unique et le matériel est désinfectée après chaque passage.
Des conditions très réglementées qui n’ont pas gâché le plaisir des retrouvailles entre Agnès et ses clients. Comme Benjamin, 21 ans « Je reprends mon travail une formation début juin mais je suis venu me faire couper les cheveux dès l’ouverture pour mon plaisir perso. » A Maubeuge, Martine, elle, attendait impatiemment la réouverture de son coiffeur. « Une coupe et un brushing, avoue-t-elle. Ça fait du bien au moral après ces deux mois. »
Les équipes sont réduites : dans chaque boutique un collaborateur manque à l’appel parce qu’il garde ses enfants ou est considéré comme salarié vulnérable.
Dans le salon qu’elle fréquente, jusqu’à 4 clients peuvent être reçus en même temps dès ce lundi. L’application de la législation sanitaire est stricte : gel alcoolique à l’entrée, lunettes de protection en plus du masque pour les coiffeurs, peignoirs jetables par le client lui-même après utilisation.
Sylvie Caron est à la tête de trois salons dans le département. Pour elle, impossible de rattraper ces deux mois de non activité. « Je n’ai pas pu bénéficier des aides de l’Etat, explique la gérante, alors j’ai fait un prêt bancaire, et ces prochaines semaines, je ne m’attends pas à faire plus de 50 % de mon chiffre d’affaire habituel. » Pourtant, pas question pour elle d’allonger le temps de travail de ses salariés. « Les équipes sont réduites : dans chaque boutique, un collaborateur manque à l’appel parce qu’il garde ses enfants ou est considéré comme salarié vulnérable. »
Pour la clientèle, les prix ont augmenté de trois euros. Ce forfait sanitaire devrait disparaître avec l’épidémie.