La ville de Coudekerque-Branche veut relancer le "consommer local" pour aider les commerçants en cette période de déconfinement.
Joli jeu de mot. Coudekerque-Branche (près de Dunkerque dans le Nord) lance le concept : "Dans ma zone". Il s'agit d'inciter les habitants de cette commune du Dunkerquois à faire leurs courses dans les commerces de proximité. En opposition au commerce à distance et mondialisé incarné par le géant américain Amazon. Des affichages viennent de fleurir un peu partout en ville. Le texte est explicite : "Consommez local ! Nos commerçants ont répondu présent pendant le confinement. A nous de ne pas les oublier maintenant !"
A la manoeuvre, l'atypique maire (DVG) David Bailleul, jamais à court d'idées. "Je ne veux pas qu'on reprenne nos mauvaises habitudes d'avant, dit-il. Je ne veux plus de cette globalisation qui nous a rendu dépendant. Dépendant de la Chine pour les masques. Dépendant de l'Inde pour les tests. D'où cette campagne d'affichage et toute une série d'actions menées à notre petit niveau pour soutenir l'économie locale."
Il faut créer un mouvement de fond.
Les 99 commerçants de Coudekerque-Branche (22 000 habitants) sont donc au centre de toutes les attentions. Ceux qui occupent des locaux municipaux (ils sont 45) sont exemptés par la ville du paiement de leurs loyers, depuis mars et sans doute jusqu'en septembre. Le budget réservé d'ordinaire au voyage des anciens (annulé) est converti en bons d'achat utilisables dans les seuls commerces de la ville. La ville qui offre également à ses commerçants des kits de gel hydroalcoolique et de produits désinfectants.
"Mais l'opération "Dans ma zone" n'est que la face immergée de l'iceberg, reprend David Bailleul. Il faut aller plus loin. Je réfléchis à la possibilité pour une commune de donner à un entrepreneur un terrain et un bâtiment existant et disponible. A certaines conditions évidemment : fabriquer localement des produits de première nécessité et s'engager à rester sur place au moins une décennie. Il faut créer un mouvement de fond. Je doute que l'Etat et l'Europe en aient la volonté. Pourquoi pas les maires ?"
Une dernière précision : David Bailleul s'est protégé d'une éventuelle action en justice d'Amazon pour le détournement de son nom et de son logo. "On respecte la loi puisqu'il y a au moins sept différences entre les deux dessins. Amazon ne serait pas très malin de nous attaquer. Quelle publicité de fou pour nous !"