Dans cette nouvelle grande étape du déconfinement, les mineurs sont autorisés à reprendre le sport même en intérieur. Un soulagement pour les entraîneurs, les enfants et les parents.
"Masque ou pas, ils étaient contents de reprendre ! Et puis, ça soulage les parents...", plaisante Gilles Minet, qui entraîne des enfants dans un club de karaté amiénois. Il a repris les cours le 12 mai, en extérieur d'abord, et devrait pouvoir reprendre en intérieur bientôt. "Je paniquais un peu, j'avais peur qu'il n'y ait plus personne ! C'était la grande peur, il y en a qui auraient pu se décourager, il n'y a pas eu cours depuis octobre, admet-il. Mais non, je les ai tous retrouvés !"
Le moment est enfin venu pour les mineurs de reprendre leurs activités sportives en intérieur. Et le couvre-feu qui passe désormais à 21h devrait faciliter les choses. "Avant, il y avait des cours le lundi et le jeudi soir jusqu'à 20h30, donc avec le couvre-feu à 19h, c'était impossible. On va demander à reprendre nos créneaux habituels à partir de la semaine prochaine, on attend juste l'autorisation de l'école qui nous loue les locaux."
La reprise tant attendue
Mais ces ajustements, Gilles Minet les fait avec plaisir, si c'est pour retrouver ses 75 élèves. "Ils sont très contents de reprendre, ils le disent à leurs parents d'ailleurs", confie-t-il. Alors pour que le plaisir dure, il essaie d'organiser la poursuite des cours jusqu'à la fin juillet. "Les élèves ont perdu pas mal de temps et les parents ont payé les cotisations, donc on va voir si on peut ouvrir plus de créneaux pour que les élèves puissent rattraper un peu ce temps perdu."
À l'académie beauvaisienne d'escrime, les cours ne s'étaient pas arrêtés mais devaient se faire en extérieur. Pas toujours facile pour un sport qui se pratique sur une piste avec des distances précises et qui nécessite, parfois, des appareils électriques. "On est contents de retourner en intérieur, parce qu'on retrouve notre salle d'armes, et les élèves retrouvent les pistes d'escrime ainsi que leurs repères, explique Jules Colignon, maître d'armes. En extérieur, on perd tous les repères, l'environnement est plus large, le soleil éblouit à causes des tenues blanches, ou au contraire c'est difficile à cause du mauvais temps..."
Les enfants ne demandent qu'à faire du sport, on le voit, ils sont soulagés, ils sont heureux. (...) Ça fait du bien de voir des sourires sur leurs visages.
Alors depuis ce mercredi, les enfants ont pu retrouver les pistes d'escrime, dans le respect du protocole. "Il y a du gel, un sens de circulation, les parents ne rentrent pas, et comme on n'a pas le droit aux vestiaires ni aux douches, les élèves doivent arriver et repartir habillés", précise-t-il. Des contraintes qui sont bien peu de choses face à l'enthousiasme du retour à une pratique sportive presque normale. "Les enfants ne demandent qu'à faire du sport, on le voit, ils sont soulagés, ils sont heureux. C'est leur passion, donc quand ils sont ici, ils se libèrent. Le sport, c'est un autre monde, en dehors des règles de l'école, des parents ou des grands-parents. Ça fait du bien de voir des sourires sur leurs visages."
Un peu d'incertitude pour la suite
Il assure d'ailleurs que le protocole est bien respecté, tout simplement parce que les enfants sont déjà habitués au gel hydroalcoolique, aux masques et aux sens de circulation qui sont appliqués à l'école depuis plusieurs mois. En revanche, certains parents sont encore un peu frileux. "Tout le monde n'est pas revenu, il y a des parents qui ont peur. On veut rester positif, il faut relancer la machine, montrer aux parents qu'on respecte le protocole, et faire le maximum pour rassurer tout le monde", ajoute Jules Colignon, optimiste. Même s'il admet qu'il "ne sait pas trop à quoi s'attendre à la rentrée de septembre". D'autant que certains enfants ont dû faire des choix entre leurs activités : celles qui ont pu être maintenues pendant les confinements ont pour la plupart été déplacées sur les mercredis et les samedis, à cause du couvre-feu. Difficile donc d'organiser les emplois du temps.
Reste maintenant à ceux qui le souhaitent de s'entraîner dur pour accéder aux compétitions. Les entraînements se tiendront jusqu'au championnat de France, qui doit se dérouler les 10 et 11 juillet. "Ceux qui ne sont pas sur liste ministérielle, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas en sport-études ou ce genre de choses, n'ont pu s'entrainer que dehors cette année. S'ils veulent se qualifier, il vont devoir passer une épreuve régionale ou de zone et avoir au minimum 15 jours d'entraînement en intérieur, donc ça va être juste... Mais bon, on se dit que de toute façon, c'est pour tout le monde pareil, sur tout le territoire français !"
Bientôt tous à l'eau !
Les piscines ont également le droit d'accueillir de nouveaux les mineurs en intérieur. Une bonne nouvelle pour les clubs de natation sportive ou synchronisée. Amiens métropole natation a donc pu accueillir les élèves dans le bassin du Coliseum. "Les entraînements reprennent selon le planning habituel, à l'exception des créneaux su soir, couvre-feu oblige", a indiqué le club sur sa page Facebook.
Pour les adultes, encore un peu de patience : il faudra attendre le 9 juin, avec une jauge à 50%. L'ensemble des restrictions d'horaires et de jauges devraient être levées d'ici au 30 juin, pour les petits comme pour les grands.