La décision concernant le déménagement du camp de réfugiés de Grande-Synthe, où vivent 2 500 migrants, sur un autre site de la commune, devrait être prise lundi, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Depuis lundi, des réunions ont lieu à la mairie de Grande-Synthe avec Médecins sans frontières (MSF), la police, les sapeurs-pompiers, le sous-préfet de Dunkerque et les services municipaux pour trouver une solution concernant ce camp particulièrement insalubre, qui regroupe majoritairement des Kurdes. "La réunion (d'aujourd'hui) a été très constructive. On s'est donné quelques jours pour écrire totalement le dossier afin de répondre aux interrogations de l'Etat. On va écrire nos propositions et on doit se revoir lundi, date butoir", a indiqué Olivier Caremelle, directeur de cabinet du maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême.
"La décision (par l'Etat) doit être prise lundi. Dès que l'on aura cette réponse, les travaux seront lancés pour viabiliser le nouveau site afin d'apporter un accueil plus digne pour ces populations qui vivent actuellement dans une décharge à ciel ouvert", a déclaré Stéphane Roques, directeur général de Médecins Sans Frontières. L'actuel camp situé à proximité de Dunkerque ne comptait que 80 personnes au début de l'été, mais il a grossi tout au long de l'automne et de l'hiver pour atteindre environ 2 500 personnes.
La préfecture ne veut pas de "pérennisation" du camp
Dans un communiqué de presse diffusé lundi, la préfecture du Nord a rappelé que "l'aménagement humanitaire doit rester un aménagement d'urgence qui s'inscrive très clairement dans la perspective d'une fermeture du camp, et non d'une pérennisation de celui-ci". Dans un premier temps, elle avait également émis des critiques sur le choix du nouveau site, estimant "que ce nouvel emplacement ne satisfaisait pas aux conditions de sécurité requises, compte tenu des dangers de la proximité du chemin de fer et de l'autoroute".Contrairement à la "Jungle" de Calais, distant d'une quarantaine de kilomètres, aucun centre de jour ne permet actuellement la distribution de repas ou la protection des femmes et des enfants.