L'homme qui a pris la fuite jeudi du commissariat de Denain en blessant un policier est toujours recherché. Une de ses anciennes compagnes a choisi de témoigner pour briser le silence, et alerter sur le caractère dangereux du personnage, déjà condamné pour violences conjugales.
"Je n'ose pas sortir de mon domicile". Sandrine (prénom d'emprunt) vit dans la peur et n'ose pas sortir de chez elle sans être accompagnée d'un proche ou d'un voisin. La jeune femme est l'une des ex petites amies de cet habitant d'Escaudain, en fuite depuis jeudi, et activement recherché dans l'Avesnois.
Ce 17 décembre, l'homme de 43 ans sur point de se voir signifier sa garde à vue pour violences conjugales au commissariat de Denain, a subitement pris la fuite en blessant au passage un policier qui souffre d'une double fracture à la jambe et d'une plaie à la tête.
Le fuyard a été vu pour la dernière fois chez sa mère à Rainsars, où il a laissé sa voiture. Depuis, une procédure de géolocalisation de son portable a été déclenchée, et un chien pisteur a été lancé sur ses traces, en vain.
Et Sandrine est pétrifiée. "Je ne dors presque pas, je suis sur mes gardes, il est capable de tout", témoigne-t-elle. "Et c'est la même chose pour les trois autres de ses ex que je connais", souffle-t-elle.Je n'ose pas sortir de mon domicile. Je ne dors presque pas, je suis sur mes gardes, il est capable de tout
Et de décrire un homme violent, intolérant à toute forme de frustration. "Il est totalement imprévisible, il peut démarrer au quart de tour, c'est impossible de le raisonner. Il veut toujours se sentir au dessus de vous".
Sandrine raconte la tentative de strangulation dont elle a été victime, les coups de poings reçus, une menace à l'arme blanche une fois. A chaque fois, après, l'homme a essayé d'acheter son pardon au moyen de cadeaux. Sandrine ne s'est pas laissée faire. Elle affirme avoir porté plainte une quinzaine de fois contre son ex-compagnon. L'homme aurait déjà été condamné à une peine d'emprisonnement d'un an pour ces violences, il est ressorti de prison au bout de six mois. C'était cet été.Il est totalement imprévisible, il peut démarrer au quart de tour, c'est impossible de le raisonner.
La jeune femme raconte encore, dans un flot intarissable, que son ex a aussi tenté de lui rouler dessus avec sa voiture, qu'il a a plusieurs fois dégradé son logement : volets arrachés, carreaux de la porte d'entrée brisés etc.
Il nous empêche de refaire notre vie, c'est du harcèlement permanent.
"Il nous empêche de refaire notre vie, c'est du harcèlement permanent", affirme celle qui a mis fin à leur relation il y a deux ans, après quelles mois passés ensemble.
Aujourd'hui, elle veut "briser le silence", pour elle, et pour les autres victimes de son ancien petit ami. Selon le parquet de Valenciennes, il a menacé de mettre fin à ses jours dans un SMS, reçu par un proche dans la foulée de sa fuite de jeudi. "Cela peut faire partie des possibilités", commente Sandrine, "il est capable de tout".