Désert médical en Picardie : la loi de santé Buzyn veut augmenter le nombre de médecins formés

Dans le projet de loi santé Buzyn présenté ce mercredi en conseil des ministres, l'un des objectifs est d'augmenter de 20% de nombre de médecins formés. La supression du "numerus clausus" en 2020 va-t-elle permettre de réduire les déserts médicaux en Picardie ? 




 

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Une des mesures phares de la loi santé, avec la nouvelle carte hospitalière, est la fin du "numerus clausus" pour la rentrée 2020. Depuis 45 ans, il limite le nombre de médecins en France. Nous avons demandé à Franck Garate le président du syndicat des médecins de la Somme ce qu'il pense de cette mesure dans une région qui souffre du manque de médecins depuis plusieurs années. 

Le médecin se réjouit de cette augmentation, "dans 5 ans, la moitié des médecins vont prendre leur retraite, si on ne fait rien, ce sera une catastrophe". Mais il pense que cela ne résoudra pas tous les problèmes. "On manque de médecins, mais aussi d'infirmières, d'assistantes sociales, il faut aussi éduquer les patients. Sans oublier que la profession se féminise chez les jeunes médecins. Des jeunes femmes qui ont envie de travailler mais aussi d'avoir une vie de famille, des horaires plus souples, moins de contraintes administratives, et ce n'est pas en libéral qu'elles trouveront ces avantages."    
 

Les jeunes médecins sont formés à l'hôpital et il en faut plus sur le terrain


Dans la loi santé 2019, des mesures sont prévues pour faciliter les débuts de carrière des médecins, rendre l'hôpital plus attractif. Pour Franck Garate, "il faut avant tout des médecins de terrain, un soin au service d'urgences des hôpitaux coûte 150 euros, chez un généraliste 25 euros".

"Les médecins sont aujourd'hui surchargés, les gens souffrent mais les médecins aussi souffrent. J'ai des enfants et je ne leur conseille pas de faire médecine, les études sont devenues extrêmement difficiles, la sélection est drastique en 1ère année", ajoute-t-il. 

Par ailleurs, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a prévenu lundi que "mettre fin au numerus clausus ne veut pas dire abandonner toute forme de régulation", et qu'"il y aura toujours une forme de sélection à la fin de la première année".
 

La fusion des régions va aggraver la situation sanitaire en Picardie


Depuis la fusion, la Picardie est le parent pauvre en termes de moyens, la situation est catastrophique explique Franck Garate : "les aides vont disparaître vers des zones encore plus pauvres que la Picardie et on se dirige vers une catastrophe sanitaire".

Médecin au centre de SOS médecins à Amiens Nord, il est également un élu de l'Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux Hauts-de-France, dont l'une des missions est : la préparation et à la mise en œuvre du projet régional de santé avec l'ARS. "Nous alertons fréquemment l'organisme public sur le manque de moyens pour la région mais on n'a pas de réponse", déplore le médecin.    

Pour Franck Garate, "Agnès Buzyn doit avant tout rester médecin plus que ministre, aller sur le terrain et surtout écouter les représentants syndicaux des métiers de la santé".   
 

Ce que contient le projet de loi Buzyn


Dans son paquet de mesures annoncées, pour une enveloppe de 400 millions d'euros supplémentaires engagés dès 2019,  il y a notamment la création de 400 postes de médecins généralistes salariés dans des déserts médicaux pour permettre aux patients d’accéder à une consultation généraliste en ville.

Des postes d'assistants médicaux sont aussi prévus. 4 000 au total pour seconder les médecins de ville. Leur rôle sera par exemple d'accueillir les patients, de prendre la tension, etc. La ministre estime que cela permettra de gagner entre 25 et 30% de temps médical.

À cela s'ajoute, la création de 1000 communautés professionnelles territoriales de santé d’ici à 2022 pour décharger les urgences hospitalières. 

Le projet de loi veut également labelliser dès 2020 les premiers "hôpitaux de proximité", avec l’objectif de reconnaissance de 500 à 600 établissements. 
     
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