Le parquet de Dunkerque a indiqué mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de marchés publics truqués attribués par un bailleur social de la ville.
"Cette enquête fait suite à l'audition de deux chefs d'entreprise, qui ont dénoncé des attributions de marchés truqués par la Maison flamande, contre des contreparties notamment financières", a déclaré le procureur de Dunkerque, Eric Fouard, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Phare dunkerquois et du quotidien régional La Voix du Nord.
Le parquet a saisi la brigade financière de la PJ de Lille la semaine dernière. Selon les médias ayant révélé l'affaire, une vingtaine d'entreprises auraient ainsi été impliquées dans ces malversations présumées, qui ont conduit à la démission du président du conseil de surveillance de la Maison Flamande le 2 mai, à la demande du Medef Côte d'Opale, actionnaire minoritaire de ce bailleur social très connu dans l'agglomération.
Pressions
Le président du conseil de surveillance de la Maison Flamande était également vice-président de cette antenne locale du Medef. "Sur la base d'un faisceau de présomptions, nous avons pris des décisions drastiques" à l'encontre de ce dirigeant, a déclaré à une correspondante de l'AFP le délégué général du Medef Côte d'Opale, Patrick Gheerardyn, précisant avoir eu des "témoignages oraux" d'entreprises et rapportant des "explications peu convaincantes" du président du conseil de surveillance.Celui-ci est aussi soupçonné d'avoir fait pression sur ces chefs d'entreprises de construction pour qu'ils adhèrent au Medef, "à l'intérieur d'un package" leur permettant "d'accéder à des marchés de construction", ce qui "a été considéré par nous comme inadmissible", selon M. Gheerardyn.