Le site d'investigation Mediapart pointe deux situations de conflit d'intérêt.
Eric Dupond-Moretti pourrait se trouver dans une double situation de conflit d'intérêts, indique ce lundi 14 septembre Mediapart (article payant).
Selon le média d'investigation, le Garde des Sceaux nordiste est lié à deux conflits d'intérêt :
- le premier lié au Parquet national financier (PNF), sur lequel il doit se voir remettre un rapport alors qu'il n'a jamais caché – en tant qu'avocat – son mépris pour l'institution judiciaire.
- le second lié à sa proximité avec l'avocat Thierry Herzog, conseil de Nicolas Sarkozy, avec qui il a passé une partie de ses vacances d'été et qui doit comparaître à la fin de l'année dans le cadre du procès "Bismuth".
Sarkozy, Herzog et le #PNF: les conflits d’intérêts du ministre #EricDupondMoretti – par @fabricearfi https://t.co/IQPrVcR0as
— Mediapart (@Mediapart) September 14, 2020
Les "dingues" du PNF
Le rapport qui sera remis au ministre de la Justice sur le fonctionnement du Parquet national financier est l'aboutissement de plusieurs années d'enquêtes : en 2013, les magistrats du PNF souhaitaient savoir qui, en interne, avait informé Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog des écoutes dont ils faisaient l'objet.Mediapart évoque d'ailleurs une plainte d'Éric Dupond-Moretti, qu'il a retirée une fois devenu ministre. Pour autant, le natif de Maubeuge avait dénoncé en juin 2020 sur Franceinfo a une "une clique de juges qui s'autorise tout" sur les écoutes, ajoutant : "On est chez les dingues".
Concernant Thierry Herzog, le site d'investigation pointe un reportage de Paris Match consacré aux vacances d'Éric Dupond-Moretti sur la Côte d'Azur. Des vacances passées en partie avec Thierry Herzog, qui ne tarit pas d'éloges au sujet du nouveau ministre. Ce même Thierry Herzog est poursuivi pour "corruption".
La réponse d'Eric Dupond-Moretti
Le ministre a fait parvenir un droit de réponse à la presse, ce lundi en fin d'après-midi, s'adressant directement à l'auteur de l'article de Mediapart."J’ai le droit au respect de ma vie privée, ainsi qu’à ma liberté d’expression.
En ce qui me concerne, je préfère les vrais procès (ou les prévenus sont présumés innocents) aux procès d’intention que vous faites dans chacune de vos questions. Thierry Herzog est un ami et le restera. J’ignorais que Mediapart plaidait pour l’abandon de ses amis en fonction des circonstances. Je suis preneur naturellement de tous vos conseils, dont vous êtes prodigue en toute matière, je vous consulterai donc et me placerai sous votre houlette lors de mes prochaines courtes vacances pour les attributions des droits de visite. Monsieur Arfi m’a un jour proposé « un bon repas » (sic) par sms. Je l’ai refusé mais l’aurais-je accepté que je ne serais pas devenu son ami ou son séide."