Les écologistes belges, opposants au gouvernement de centre droit au pouvoir depuis 2014, ont réalisé une percée dimanche aux élections communales en Belgique, à sept mois des élections législatives.
A Bruxelles, le parti Ecolo-Groen, arrivé en deuxième position derrière le PS, est en mesure d'éclipser les libéraux francophones de la majorité municipale en devenant le partenaire des socialistes, selon des résultats encore partiels.
Ce parti pourrait même compter plusieurs nouveaux bourgmestres (maires) dans l'agglomération de la capitale, à Forest ou à Ixelles, où avec 35% des voix Ecolo disposait d'une avance de 10 points sur son premier poursuivant, après le dépouillement de la moitié des bureaux. Jusqu'à présent Ecolo ne comptait qu'un seul maire en région bruxelloise, à Watermael-Boisfort.
"Ecolo progresse dans toutes les communes qu'on a pu observer en Wallonie (le sud francophone du pays, ndlr) et dans la région Bruxelles-Capitale", a déclaré sur la chaîne RTL-TVI le politologue Pascal Delwit.
"On a toujours vu Ecolo progresser pendant ses périodes d'opposition, et puis il y a un climat ambiant, une situation inquiétante en matière climatique", a commenté pour sa part sur la RTBF le ministre des Affaires étrangères, le libéral francophone Didier Reynders.
Dans la partie francophone du pays, le Parti socialiste et le Mouvement réformateur (MR, libéral) ont été mêlés récemment à des scandales de gouvernance (Publifin, Kazakhgate etc) qui ont détourné des électeurs vers Ecolo-Groen, relevaient d'autres commentaires dimanche soir.
Les nationalistes flamands toujours devant
Le PS doit aussi subir une progression, sur sa gauche, du Parti du Travail de Belgique (PTB) dans certains secteurs sinistrés par la désindustrialisation.
Les résultats du MR, le parti du Premier ministre Charles Michel, étaient jugés globalement mitigés, surtout à Bruxelles. A Anvers (nord), la plus grande ville du pays, les écologistes se sont classés en deuxième position derrière la liste N-VA (nationalistes flamands) emmenée par le maire Bart De Wever, d'après des résultats presque complets.
Mais sur l'ensemble du nord néerlandophone, la N-VA garde sa position dominante. A Hasselt, dans le province du Limbourg (nord-est), le ministre (N-VA) de la Défense Steven Vandeput est en mesure de piloter une future coalition majoritaire après la victoire de sa liste.
Toutefois le Vlaams Belang, le parti anti-immigration qui concurrence la N-VA sur sa droite, a enregistré un retour en force dans plusieurs cités flamandes et a revendiqué la place de 3e force politique de la région, derrière les chrétiens-démocrates du CD&V.