Education nationale : 3 000 manifestants à Lille, 1 000 à Amiens selon les syndicats contre la gestion de la crise sanitaire

Après les rassemblements de ce 13 janvier matin, les manifestations de l'après-midi à Amiens et Lille ont réuni plusieurs milliers de personnes. Ambiance et témoignages dans les cortèges.

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"C'est intenable ! La gestion de la crise et trois protocoles sanitaires différents en 10 jours, c'est intenable !", exprime Alexandre Duriez, professeur d'anglais à Maubeuge en terminant d'écrire "stop mépris" sur son masque chirurgical. "Nous sommes submergés par le virus. 50% des élèves sont absents. Blanquer est fier d'avoir une école ouverte mais comment voulez-vous avancer sur les programmes quand on a 50% d'élèves en classe et qui ne sont pas toujours les mêmes"

Il est 14h30, l'heure du début de la manifestation et, s'il fait beau à Lille, la tension, le ras-le-bol, la colère sont bien dans les têtes des enseignants et personnels de l'Education nationale appelés à faire grève ce jeudi 13 janvier par la totalité des syndicats. Ils sont 3 000 à battre le pavé (1 500 selon la préfecture). 

"Méprisés"

Les revendications ? "Du respect, pour commencer", assène Damien Bocquet, professeur dans une école élémentaire à Waziers, près de Douai. Et de rigoler, amèrement, quand il évoque "les masques" qui doivent arriver fin janvier, les capteurs de CO2 inexistants, les 150 euros alloués pour télétravailler... "Est-ce que je m'achète un ordinateur avec 150 euros ?", interroge-t-il. Lui ainsi que deux collègues avec lesquels il discute, se disent en colère. "Cela fait onze ans que je suis dans l'Education nationale et j'ai jamais été aussi méprisé par la hiérarchie, par le ministre !"

Loïc Daroussin est professeur d'EPS à Lumbres, près de Saint-Omer. Il se dit très remonté, fatigué par le contexte sanitaire mais pas seulement. "La gestion de la crise est on ne peut plus énervante. Blanquer détruit le service public éducatif. C'est un manager, il se targue de rendre des millions mais il ferait mieux de mieux payer les enseignants sur le terrain !"

Un "protocole sanitaire clair, décent et visible"

A Amiens, un millier de manifestants (800 selon la préfecture) ont battu le pavé. Parmi eux, Rémi Baudry, co-secrétaire départemental de Sud éducation et professeur au collège Lamarck d'Albert (Somme). "Nos revendications sont précises", annonce Rémi Baudry. "A très court terme, un protocole sanitaire clair, décent et visible. On peut par exemple imaginer des tests salivaires pour tous les élèves. Ca éviterait des trous dans la raquette. Les masques et les autotests : on les attend toujours... Et puis un investissement massif pour les personnels et pour le bâti. A Albert, dans mon établissement, plusieurs fenêtres ne s'ouvrent pas ! 

Et Rémi Baudry de reprendre : "Dans l'académie d'Amiens, 40 postes ont été supprimés dans le secondaire à la rentrée 2021. A celle de 2022, 18 le seront, toujours dans le secondaire. Je suis indigné et en colère. Quand on dit ce qui ne va pas, on nous dit qu'on fait grève contre un virus. C'est un mépris qui accentue le ras-le-bol". 

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