Lors de leur cavale après l'attentat de Charlie Hebdo, les frères Kouachi avait braqué une station service à Villers-Cotterêts. Le gérant en a écrit un livre.
Le 8 janvier 2015, la vie d'Ivo Magalhaes, gérant de station-service à Villers-Cotterêts, a basculé. Braqué par les frères Kouachi, il vit quatre minutes insoutenables. Quatre ans plus tard, il sort un livre, intitulé "Moi, Ivo, victime de guerre". Il y raconte les faits, et son chemin vers la reconstruction.
Une de nos équipes l'a rencontré. Dans cet entretien, il se livre sur les séquelles psychologiques qu'il a gardées. "Une blessure physique, c'est quelque chose dont on se soigne, la cicatrice est là. Là, ce sont des cicatrices intérieures, et ça, on ne s'en rend pas forcément compte."
Victime de guerre
S'il s'en est sorti indemne physiquement, les conséquences psychologiques ont en effet été lourdes pour Ivo. "Parfois, on se dit que de prendre une balle, ça aurait peut-être été plus simple." Le livre fait presque office de thérapie, comme un "journal intime".
Reconnu par l'État comme victime de guerre, Ivo a d'abord eu un sentiment d'abandon et de solitude face à ce qui lui était arrivé. "Je vis avec tous les jours. Tous les matins, quand je me réveille, je pense à ça."
► L'entretien intégral avec Marie Sicaud et Clément Jean-Pierre
Moi, Ivo, victime de guerre, Fauves Éditions, 15 euros