Le gouvernement a accordé un prêt de 70 millions d'euros au groupe Financière Turenne Lafayette, maison mère de William Saurin, Garbit et Madrange, empêtrée dans un scandale de comptes truqués, selon un arrêté publié ce vendredi au Journal officiel.
Les 70 millions d'euros, versés au titre du fonds de développement économique et social (FDES), seront débloqués "au plus tard le 31 décembre", puis mis "à disposition (d')une ou plusieurs sociétés du groupe Financière Turenne Lafayette", selon l'arrêté. Il s'agit pour l'Etat d'éviter une liquidation judiciaire et de protéger les 3.200 emplois du groupe répartis sur 21 sites.
La holding agroalimentaire a révélé mercredi que ses comptes étaient truqués "depuis plusieurs années". Le gouvernement avait aussitôt promis d'apporter "le soutien financier nécessaire", sans pour autant entrer au capital du groupe. Le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue avait expliqué jeudi privilégier une intervention "avec un prêt à côté des banques", comme lors du sauvetage du verrier Arc International, qui avait obtenu un prêt de 48,5 millions d'euros du FDES en mars 2015.
Les créanciers de la Financière Turenne Lafayette ont été reçus dès mercredi à Bercy pour discuter notamment de possibles abandons de dettes, selon M. Sirugue. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, confiée à la brigade financière, pour déterminer l'ampleur du trucage des comptes et les responsabilités.
William Saurin est implanté à Pouilly-sur-Serre, au nord de Laon, dans l'Aisne. L’unité de production emploie environ 240 salariés, auxquels s’ajoutent des intérimaires, ainsi qu’à Epaux-Bézu, où la plate-forme de logistique installée sur la zone de l’Omois, près de l’A4, fait travailler une trentaine de personnes.