Le groupe Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous la Manche, a enregistré au premier trimestre 2016 un chiffre d'affaires en baisse de 8,2%, pénalisé par l'arrêt de l'activité de MyFerryLink, mais confirme son plan stratégique pour 2020.
"Au premier trimestre 2016, Groupe Eurotunnel apporte une nouvelle fois la preuve de sa capacité à générer de la croissance quels que soient les environnements macroéconomiques et les évolutions de la livre sterling. Nous réaffirmons notre confiance dans notre capacité à réaliser notre plan stratégique 2020", a indiqué Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, cité dans le communiqué.
Le chiffre d'affaires s'est établi à 279,9 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 8,2%. Il apparaît comme stable sur un an si l'on prend en compte l'impact de l'abandon de MyFerryLink au premier trimestre 2015, et en hausse de 4,4% avec un recalcul à taux de change constant.
Trafic record
La Scop SeaFrance, qui affrétait les bateaux d'Eurotunnel via MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire le 31 juillet après des décisions de la justice britannique lui interdisant de traverser le détroit. Au premier trimestre, l'exploitation du tunnel sous la Manche a généré un chiffre d'affaires de 207,3 millions d'euros, en hausse de 2,3%.Le chiffre d'affaires des navettes (camions, voitures, autocars) progresse de 8,7% à 135,5 millions d'euros grâce notamment à une augmentation du trafic. Eurotunnel se félicite ainsi d'un trafic "record" des navettes de camions, avec 410.729 poids-lourds transportés (+10%), tandis que celui des voitures progresse de 8%, à 501.871 unités transportées.
Le nombre de passagers des trains Eurostar, compagnie ferroviaire indépendante d'Eurotunnel, accuse quant à lui une baisse de 3%, à 2,2 millions de voyageurs. "Malgré les attentats terroristes de Bruxelles, ainsi que les grèves en Belgique puis en France (...), le trafic Eurostar a donné des signes de bonne trajectoire au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2015", note cependant Eurotunnel. Les recettes provenant des redevances du réseau ferroviaire ont baissé de 7,7% à 68,8 millions d'euros, ce qui s'explique par les attentats de Paris et Bruxelles, ainsi que par les grèves.
La compagnie de fret ferroviaire du groupe, Europorte, affiche un chiffre d'affaires en baisse de 5,% à 72,6 millions d'euros. "Le fret ferroviaire, qui a été le trafic le plus affecté par la crise migratoire (autour de Calais) a perdu la moitié de ses clients et de ses services au cours de l'automne 2015, reportés vers d'autres routes commerciales", précise Eurotunnel, qui ajoute "travailler avec les différentes parties à relancer le trafic maintenant que les voies sont de nouveau sécurisées".