Depuis quelques semaines, les cas positifs au covid-19 augmentent dans le Nord-Pas-de-Calais, comme partout en France. Pour tenter d'endiguer cette hausse, la campagne de vaccination a été avancée au 2 octobre.
"Quand la pharmacienne m'a dit que c’était positif, je suis tombée des nues" confie Maylis. La jeune maman a d'abord remarqué que sa petite fille de 18 mois avait plus de 39 de fièvre. Quelques jours plus tard, elle ressent un mal de tête et des douleurs à la gorge. Elle décide de se faire tester, le verdict tombe : toute la famille souffre du covid-19. "Ça faisait trois ans qu’on n’avait rien eu, je ne pensais jamais avoir le covid" assure la jeune femme.
Maylis n'est pas un cas (positif) isolé. Dans son officine, depuis une dizaine de jours, Grégory Tempremant vend de plus en plus d'autotests. Le pharmacien constate une recrudescence de la maladie grâce à "beaucoup de ses tests qui reviennent positifs mais aussi grâce aux ordonnances des personnes diagnostiquées par leurs médecins".
On ne note pas de signes d’extrême gravité, les gens se plaignent d'un gros rhume ou d'un syndrome grippal.
Grégory Tempremant, pharmacien et le président de l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS)
Selon les chiffres de Santé publique France, il y a deux semaines, les actes médicaux pour suspicion de covid-19 ont augmenté le 17% par rapport à la semaine précédente. Une hausse qui concerne autant les enfants (+ 58%) que les adultes (+ 12%). Les urgences aussi sont impactées : en une semaine, les passages pour cette même suspicion ont bondi de 30%.
Une augmentation "attendue"
"C'était un rebond attendu" assure Philippe Amouyel, professeur en santé publique à Lille. Si les mesures régionales ne sont pas connues, les Hauts-de-France suivent toute de même la tendance nationale : "tout est à l’augmentation régulière de semaine en semaine, l’épidémie est en train de progresser" ajoute l'enseignant.
Plusieurs causes peuvent expliquer cette hausse selon le médecin : le virus est à présent "endémique" donc il circule toujours, avec à ses côtés, l'apparition de nouveaux variants. "Il y a aussi la baisse du bouclier immunitaire comme beaucoup de gens vaccinés où infectés l'ont été il y a plusieurs mois" précise-t-il. Enfin, l'arrivée de la période hivernale a une incidence : "les gens sont davantage en groupe et ouvrent moins les fenêtres parce qu'il fait plus froid".
La campagne de vaccination avancée
Face à ce rebond des contaminations, le gouvernement a décidé d'avancer la nouvelle campagne de vaccination. Elle devait initialement s’effectuer pour les personnes les plus fragiles en même temps que celle de la grippe saisonnière, le 17 octobre. Finalement, il sera possible de se faire vacciner à partir du 2 octobre.
"Ça permettra d'éviter la crise sanitaire avec une saturation des hôpitaux, qui ne sont pas en état de supporter ça" assure le professeur en santé publique à Lille. De son côté, le président de l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) des Hauts-de-France assure que les pharmaciens sont prêts. "Depuis ce matin on peut commander le nouveau vaccin, on va reproposer des créneaux, on sera opérationnel pour le jour J", assure-t-il.
Reprendre les gestes barrières
"Après le vaccin, notre deuxième moyen de lutte est de reprendre les bonnes mesures, surtout pour les personnes qui se savent contaminées" martèle l'enseignant. Il conseille de porter à nouveau le masque et de se tenir à distance des personnes fragiles.
"On a toujours la crainte que les choses reviennent surtout quand on voit les gens abandonner les gestes barrières" avoue le pharmacien. Il témoigne : "des gens positifs viennent chercher leurs médicaments sans masque, c'est inadmissible".
De son côté, la jeune maman admet "vouloir faire plus attention" : "on va remettre le masque dans les salles d’attente et éviter les lieux où il y a une force affluence". À présent guérie, elle se dit encore fatiguée, comme sa fille, par le virus qu'elle vient de traverser.