Faut-il aller voir "Mon Ket", le premier film en caméra cachée réalisé par François Damiens ?

Nous avons pu assister à l'avant-première de "Mon Ket", le premier long-métrage réalisé par le Belge François Damiens. Un film entièrement tourné en caméra cachée, drôle et bienveillant à la fois. 

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Il est mégalo, n'a peur de rien, et enchaîne les situations absurdes : lorsque Dany parvient à s'évader de prison pour rejoindre son "ket", son fils comme on dit de manière affectueuse et fière à Bruxelles, une nouvelle vie de galère s'ouvre à lui. Après un passage à l'hôpital pour extraire les liasses de billets planquées dans son colon, il tente d'emprunter de l'argent à la banque et de trouver une nouvelle maman à son fils, qu'il considère d'ailleurs plus comme un copain. 



Le pitch, en soi, n'est pas hilarant. Mais les situations le sont, grâce au système de caméra cachée. Dans ce tout premier long-métrage réalisé par le Belge François Damiens, les quelques acteurs sont uniquement là pour maintenir la trame et donner la parole aux personnes piégées (qui ne savaient donc pas du tout qu'elles étaient filmées). 

L'exploit, c'est que le réalisateur a réussi à ne pas faire de son film un assemblage de gags; d'abord par la force de son personnage, "haut en couleurs" comme il le décrit lui-même, mais aussi grâce à une photographie millimétrée. Pas un seul instant l'image n'est pas réfléchie, pas un seul instant on ne retrouve le côté brinquebalant des caméras cachées souvent à la va-vite. Là, c'est beau. 


Les Belges mis à l'honneur


Au-delà des scènes franchement poilantes (des spectateurs qui rient à haute voix dans une salle de cinéma, ce n'est pas si commun), ce qui nous a marqué dans "Mon Ket" c'est l'extrême gentillesse des personnes piégées. Pourtant Dany n'est pas des plus avenants : tout juste évadé de prison, assez grossier, vulgaire avec son enfant et sa copine du moment, il pourrait susciter la peur ou le dégoût. Mais à chaque fois, c'est un sourire compatissant qui lui répond et une tolérance qui défie les records. 

De quoi se demander si ce film aurait été possible dans un autre pays que la Belgique. Sans doute pas. "C'était saisissant et bluffant de voir que les gens sont gentils, généreux, humains. Ils vous donnent du temps. Il y a par exemple une dame qui me donne une demi-heure de son temps pour m'expliquer que ça ne fonctionnera jamais entre nous quand j'essaye de la draguer", sourit François Damiens. 

Après "Ni juge ni soumise", le documentaire façon "Strip Tease" sur une juge Belge complètement extravagante mais tout aussi bienveillante, le cinéma belge nous donne vraiment envie de traverser la frontière... 



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