Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a été à nouveau déboutée mercredi par la cour d'appel de Paris contre l'avocate de Jean-Luc Mélenchon pour des propos relatifs à l'affaire dite du "faux tract" pendant la campagne des législatives de 2012 dans le Pas-de-Calais.
Fin mai 2012, les équipes de Mme Le Pen avaient distribué un tract comportant une photo de M. Mélenchon et reproduisant l'une de ses phrases prononcées lors d'un discours à Marseille le 14 avril précédent: "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb". Le tract sur fond vert, couleur de l'islam, comportait également la mention "Votons Mélenchon" et sa traduction dans un arabe approximatif.
Dans une dépêche de l'Agence France-Presse annonçant le 4 juin 2012 la décision de Jean-Luc Mélenchon de poursuivre Marine Le Pen, son adversaire du FN aux législatives dans la circonscription d'Hénin-Beaumont, pour "manoeuvre frauduleuse", l'avocate du candidat FG, Raquel Garrido, déclarait : "Nous sommes sûrs de nous quant au fait que Marine Le Pen est une délinquante".
"Acharnement"
La présidente du FN avait alors poursuivi en diffamation. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé fin mai dernier Raquel Garrido et le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog. Mme Le Pen avait fait appel et a donc été déboutée mercredi, mais va former un pourvoi en cassation, selon son avocat, Me David Dassa Le Deist.Pourvoi qui, aux yeux de Raquel Garrido montre que "l'acharnement" de Mme Le Pen contre elle "depuis cinq ans" va "continuer" mais montre aussi "le peu de cas qu'elle fait des libertés publiques".
De son côté, l'avocat de la présidente du parti d'extrême droite a rappelé qu'au procès concernant ce tract faussement attribué à Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen a été relaxée par la cour d'appel de Douai. Elle avait été condamnée à 10.000 euros d'amende en première instance.