La cour d'assises du Nord a condamné mercredi à quinze ans de réclusion criminelle Estelle Derieux, jugée depuis jeudi pour le meurtre avec préméditation de sa fille, qu'elle avait mise dans un sac plastique, puis jetée à la rivière en août 2013 à Lille.
La cour a reconnu Estelle Derieux "coupable" des faits qui lui sont reprochés et a assorti cette peine d'un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans avec obligation de soins. L'accusée est restée impassible à l'annonce de sa condamnation. La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général, prises mercredi dans la matinée, qui avait souligné "l'altération partielle du discernement" de l'accusée. Poursuivie pour le meurtre avec préméditation sur mineur de moins de quinze ans,
Estelle Derieux, actuellement incarcérée à la prison de Sequedin, est accusée d'avoir tué sa fille de deux ans et onze mois, au prétexte que les services sociaux allaient, selon elle, la lui retirer. L'accusée, petite brune aux cheveux courts, a affirmé comme au premier jour du procès "qu'elle n'a pas compris qu'on voulait l'aider". "Je m'en excuse auprès de vous", a-t-elle dit devant la cour. "Aujourd'hui, je me pose certaines questions, j'essaie de changer, d'être beaucoup plus ouverte aux conseils, d'être plus à l'écoute (...) Ma fille, je suis incapable de parler d'elle au passé, je parle toujours d'elle au présent", a-t-elle affirmé
"C'est un verdict de compréhension (...) Estelle Derieux accepte la peine qui a été prononcée et elle comprend que la société la sanctionne", a réagi son avocat Me Vincent Demory à la fin de l'audience. L'expert psychologue avait dressé d'elle lundi le portrait d'une femme entre "ange" et "démon". "Elle a un visage angélique, elle peut sourire, puis trois minutes après, elle peut devenir démoniaque", avait affirmé cet expert à la barre. Estelle Derieux souffre "d'une problématique bipolaire de la personnalité. Ange ou démon?", avait-t-il questionné.