L'ARS des Hauts-de-France a annoncé dans un communiqué que l'hôpital public de Fourmies allait garder sa maternité et ses urgences. Le personnel, de son côté, réclamait le maintien du service de chirurgie et du bloc opératoire au sein de l'établissement. La mobilisation va se poursuivre.
L'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France a annoncé cette semaine que l'hôpital public de Fourmies conservait la maternité et les urgences. Le personnel, de son côté, se battait avant tout contre la menace de fermeture du service de chirurgie et du bloc opératoire qui, selon l'agence, a une activité en baisse.
Le 11 mars dernier, de nombreux soignants avaient manifesté devant l'établissement et rédoutaient le transfert d'une partie des opérations chirurgicales dans la clinique privée voisine, à Wignehies. Ils qualifiaient le service menacé de "besoin pour la population", craignant que le "reste suive".
Le 1er mai dernier, lors de la commémoration de la fusillade de Fourmies du 1er mai 1891 en présence de Xavier Bertrand, des membres du corps hospitalier avaient également manifesté pour sauver les deux services, en silence cette fois-ci.
Pas de réponses aux revendications
Le communiqué de l'ARS, n'a pas eu l'effet d'annonce espéré, et n'a pas donné de réponses positives aux revendications du personnel. "Au final, il n'y a pas de changements par rapport à ce qui a été prévu initialement par l'ARS, qui n'a pas remis en cause la maternité et les urgences dans l'immédiat, regrette Sonia Nguyen, infirmière au Centre Hospitalier Public de Fourmies et secrétaire générale CGT de l'établissement, qui travaille en collaboration avec Force ouvrière en intersyndicale. Ce n'est pas du tout un effet d'annonce."
Ce contre quoi se bat le personnel, c'est la fermeture du service de chirurgie d'ici la fin de l'année. Ils craignent que la maternité et les urgences suivent, "comme ailleurs".
En effet, cet hôpital est le seul de ce territoire rural. L'établissement public le plus proche se trouve à une quarantaine de kilomètres. Sonia Nguyen dressait déjà un constat lors de la manifestation du 11 mars : "On est dans un territoire qui est enclavé, avec une difficulté d'accès aux soins, des médecins de ville qui sont de plus en plus rares, un secteur qui n'est pas forcément attractif pour les professionnels de santé. Et c'est essentiel que ce service public reste sur le territoire."
On est dans un territoire qui est enclavé, avec une difficulté d'accès aux soins, des médecins de ville qui sont de plus en plus rares, un secteur qui n'est pas forcément attractif pour les professionnels de santé. Et c'est essentiel que ce service public reste sur le territoire
Depuis le début de la mobilisation, le personnel a mis les bouchées doubles en envoyant un courrier au président de la République, Emmanuel Macron et au ministre de la Santé, Olivier Véran pour "les alerter sur cette situation dramatique que nous vivons". Tous les sénateurs du Nord ont été contactés. Ils ont également interpellé le Préfet du Nord et la sous Préfète, le Président du Conseil régional, et les députés de la région.
Ils avaient eu le retour de Xavier Bertrand au mois d'avril qui leur a apporté "son soutien dans la défense du service public". Certains sénateurs et sénatrices, aussi, ont signifié leur soutien. Mais Sonia Nguyen ne se dit pas dupe, "on sait qu'il y a des élections à venir, c'est pour ça qu'on nous répond".
Travailler ensemble et coopérer
Les soignants souhaitent avoir leur mot à dire et pouvoir travailler avec les "directions respectives de chaque établissement, avec l'ARS" et pouvoir "fonctionner" en coopération avec la polyclinique. "On veut que le service public continue de fonctionner, mais s'il faut l'envisager, on coopérera avec le privé".
Elle souhaite également que tout le monde puisse se réunir, "qu'on puisse tous travailler ensemble, qu'on nous demande notre avis et qu'on nous implique, détaille-t-elle. On est avant tout salariés."
Mais pas question d'arrêter la mobilisation, "on attend la fin du confinement pour refaire un défilé dans Fourmies et alerter la population. Ce qu'on aimerait, c'est aller à Lille rencontre le directeur de l'ARS, rencontrer Monsieur Veran aussi", qui, comme l'ARS, n'a pas donné suite à leurs sollicitations.