Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite d'incidents à proximité d'un dépôt pétrolier de Belgique où manifestent depuis une semaine des "gilets jaunes", ont annoncé les autorités belges.
Depuis vendredi, le dépôt de Feluy géré par le groupe français Total, sur la commune de Seneffe entre Bruxelles et Mons (sud), est un des points les plus chauds en Belgique du mouvement lancé en France contre la hausse du prix des carburants.
Selon un commissaire de la zone de police locale, 42 personnes ont été arrêtées à Feluy la nuit dernière à la suite d'incidents avec les forces de l'ordre. "On a eu 28 arrestations judiciaires (ciblant des auteurs d'infractions pénales, ndlr) et 14 arrestations administratives (des personnes retenues pour troubles à l'ordre public)", a précisé ce commissaire.
"La police a dû à nouveau intervenir hier soir contre les blocages en Hainaut. Plus d'une vingtaine d'arrestations, et des véhicules ont été saisis", a tweeté de son côté jeudi matin le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon.
La police a dû à nouveau intervenir hier soir contre les blocages en Hainaut. Plus d’une vingtaine d’arrestations, et des véhicules ont été saisis.
— Jan Jambon (@JanJambon) 22 novembre 2018
"Esprit de casse"
C'est la troisième nuit d'affilée que des débordements se produisent sur le site de Feluy. Les autorités estiment qu'ils sont la responsabilité de "casseurs" qui viennent se mêler aux gilets jaunes. "Les personnes qui étaient là cette nuit, à mon avis, ont très peu de commentaires par rapport au prix de l'essence. On est plutôt dans l'état d'esprit où on casse, on lance des projectiles, on met le feu", a déclaré à la chaîne francophone RTBF Tommy Leclercq, gouverneur du Hainaut, province du sud de la Belgique limitrophe de la France.
M. Leclercq a estimé qu'"à l'heure la plus chaude" la nuit dernière près de 400 manifestants se trouvaient à Feluy, nécessitant le déploiement de 120 policiers.
Lancé en France le week-end dernier, le mouvement des gilets jaunes a essaimé en Wallonie, particulièrement dans le Hainaut, mais ni à Bruxelles ni en Flandre, le nord néerlandophone de la Belgique.
Il s'est traduit en Wallonie par le blocage régulier de dépôts pétroliers au point de sérieusement perturber l'approvisionnement des stations-service ou des particuliers qui se chauffent au fioul.
Environ 400 des 1.200 stations-service de la région étaient mercredi privées d'essence et diesel, selon la Brafco, fédération représentant 350 transporteurs et distributeurs belges des combustibles et carburants.