Edouard Philippe va annoncer un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants selon des sources gouvernementales.
Le gouvernement a fini par céder. Selon des sources gouvernementales, Edouard Philippe va annoncer les décisions de l'exécutif concernant la crise des gilets jaunes devant les députés LREM mardi matin. Parmi ces mesures, la plus attendue est celle d'un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants prévue en janvier. Une décision que le gouvernement avait exclue jusqu'à maintenant. Objectif : tenter d'apaiser la fronde.
Ce moratoire de plusieurs mois, ou "suspension" dans sa qualification gouvernementale, doit être assorti d'autres mesures d'apaisement. Le chef du
gouvernement doit présenter les arbitrages de l'exécutif, décidés lundi soir à l'Élysée sous la présidence d'Emmanuel Macron, devant les députés LREM en réunion de groupe parlementaire mardi matin à l'Assemblée, a par ailleurs indiqué une source gouvernementale.
Par ailleurs, Matignon confirme l'annulation de la réunion des "gilets jaunes" prévue ce mardi après-midi. De nombreux "porte-parole" avaient annoncé leur intention ne pas s'y rendre.
#GiletsJaunes @BrigBourguignon sur @fbleunord est "satisfaite" du moratoire sur hausse de taxe sur carburants au 01/01/19 que doit annoncer le PM. "Cette crise majeure a été entendue, c'est une main tendue"
— France Bleu Nord (@fbleunord) 4 décembre 2018
Urgence
Ce lundi, le Premier ministre avait reçu les chefs des formations politiques représentées au Parlement. Allié du parti présidentiel La République en marche, le MoDem a fait valoir "l'urgence" d'un "geste d'apaisement".
La gestion de l'ordre public est également au centre du débat politique. Déjà entendus lundi soir à l'Assemblée, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nunez s'en expliqueront mardi après-midi devant le Sénat.
Les syndicats lycéens contre les réformes dans l'Éducation nationale avaient jusqu'à présent peiné à mobiliser. Mais porté par la contestation des "gilets jaunes", le mouvement a pris de l'ampleur lundi, avec des blocages de dizaines de lycées, parfois accompagnés de violences.
Enfin, selon Bercy, les deux premières semaines d'actions des "gilets jaunes" ont déjà un impact "sévère et continu" sur l'économie.